ALIMENTATION: Faut-il réhabiliter le beurre ?
Le beurre est-il un type de graisse si néfaste pour la santé ? Et notamment pour la santé cardiovasculaire ? Faut-il éliminer de son alimentation tout acide gras saturé ? Cette méta-analyse de la littérature intitulée « Butter is back » rétablit un juste milieu. Consommer du beurre, en quantité raisonnable, n’est pas mauvais pour la santé, conclut cette analyse, publiée dans la revue PLoS ONE.
Les chercheurs de la Tufts University, de Stanford et de l'Université de Sydney ont identifié 5.770 études pertinentes portant sur les données alimentaires et de risque de décès et maladie cardiovasculaire. Ils ont finalement analysé et retenu les résultats de 9 études publiées depuis 2005 portant, au total, sur plus de 600.000 participants de 15 pays, âgés de 44 à 71 ans. L'analyse constate que,
· la consommation moyenne de beurre est très variable selon les études, de 4,5 à 46g par jour,
· que la consolidation des données ne fait apparaître aucune preuve claire de lien entre la consommation de beurre et le risque de décès et/ou de maladie cardiovasculaire,
· chaque portion supplémentaire de 14 g beurre est très faiblement associée à une augmentation de 1% du risque de décès, ce résultat étant à la limite de la signification statistique,
· une consommation moyenne de beurre n'est significativement associée au risque de maladie cardiovasculaire (4 études), de maladie cardiaque (3 études), et d'AVC (3 études),
· globalement, consommer 14g par jour de beurre, soit l'équivalent d'une cuillère à soupe a peu d'effet sur le risque global de décès, de maladie cardiaque et d'AVC,
Ø le beurre semble même protéger, légèrement contre le diabète (4 études), avec une diminution de 4% du risque pour chaque portion de 14g ; ce qui confirme le caractère protecteur de mieux en mieux documentés des produits laitiers contre le diabète.
Cette revue systématique et méta-analyse suggère dont une association globalement très faible voire non significative entre une consommation raisonnable de beurre et le risque de décès ou de maladie cardiovasculaire. Ces données contestent donc le principe de mettre l'accent dans les directives diététiques sur l'augmentation ou la diminution de la consommation de beurre, par rapport à d'autres priorités alimentaires mieux établies. Même avec le beurre, on revient donc au principe d'une alimentation diversifiée, avec, pour chaque type d'aliments, de petites quantités.
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