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ALLAITEMENT : Il réduit le risque cardiovasculaire chez la mère

Actualité publiée il y a 3 années 1 semaine 1 jour
The Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism
L’allaitement et sa durée, impacte l’adiposité viscérale et le risque cardiovasculaire chez la mère (Visuel Fotolia)

L'allaitement est associé à un risque réduit de maladie cardiovasculaire chez les femmes, démontre cette étude de l’Université du Texas. Alors que de nombreuses études mettent en lumière les multiples bénéfices de l’allaitement pour le bébé, cette étude documente dans le détail comment l’allaitement et sa durée, impacte l’adiposité viscérale et le risque cardiovasculaire chez la mère. Ces travaux publiés dans le Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism, soutiennent les bienfaits de l'allaitement pour la santé des mères aussi.

 

Tout est lié au degré d’adiposité autour des organes, ou graisse viscérale (VAT : Visceral Fat Volume) et graisse péricardique (PAT) : Pericardial Fat Volume) chez les femmes qui joue un rôle majeur dans le développement des maladies cardiométaboliques, ou ces niveaux de graisses apparaissent associés à la durée de l’allaitement.

Durée de l’allaitement et volumes de graisse viscérale et péricardique chez les femmes

L’auteur principal, le Dr Duke Appiah rappelle les preuves épidémiologiques du risque plus faible de maladies cardiovasculaires et de diabète chez les femmes qui allaitent. Ici, son équipe a cherché à mieux comprendre les mécanismes sous-jacents à cet effet protecteur. Les chercheurs ont fait l’hypothèse qu’un excès de graisse, en particulier de graisse viscérale et péricardique, pourrait contribuer à expliquer cette association.

 

  • La graisse viscérale, souvent appelée graisse active, peut accroître le risque de maladie cardiovasculaire, de crises cardiaques, de diabète de type 2, d’AVC, de cancer du sein et colorectal et de maladie d'Alzheimer. Bien qu'elle puisse s'accumuler dans les artères, la graisse viscérale est généralement stockée dans la cavité abdominale à proximité d'organes critiques tels que l'estomac, le foie et les intestins.
  • La graisse péricardique définie comme un dépôt de tissu adipeux situé à l'extérieur du cœur, peut également influer sur le risque de troubles cardiovasculaires.

 

« Nous savons que ces deux types de graisse, associés à différents organes, contribuent aux maladies cardiométaboliques, nous voulions donc préciser les effets de l'allaitement sur ces types de graisses ». L’identification d’un effet bénéfique et d’un mécanisme physiologique par lequel l'allaitement affecte la santé apporterait un soutien supplémentaire -si besoin- à l’allaitement maternel.

 

Les graisses sont liées à la production d'insuline et à d'autres facteurs cardiométaboliques : la graisse viscérale qui s'accumule autour de l'abdomen a tendance à comprendre des adipokines, des cytokines produites par les tissus adipeux. Ces adipokines sécrètent également des hormones, qui influencent la sensibilité à l'insuline.

  • Lorsque la graisse viscérale augmente, le risque de développer une résistance à l'insuline ou une intolérance au glucose augmente également.
  • Lorsque la graisse péricardique augmente, le poids du cœur aussi, ce qui peut affecter sa capacité à se contracter ou son rythme, ce qui qui influe donc sur le risque cardiovasculaire.
  • L'allaitement affecte la prise de poids corporel, les chercheurs sont partis de là : ainsi, les femmes qui allaitent prennent en général moins de poids, donc présentent une moindre accumulation de graisse dans l'abdomen ou autour du cœur.

 

L'étude CARDIA menée sur une durée de suivi de 30 ans montre que la durée de l’allaitement est associée à un risque de diabète de type 2 réduit de moitié, chez les femmes indépendamment de leur profil métabolique et de leur IMC avant la grossesse, et d’autres facteurs de confusion possibles comme les facteurs socio-économiques et le mode de vie.

  • L’allaitement empêche le développement futur de maladies cardiovasculaires chez les femmes en inversant l'hypertriglycéridémie pendant la grossesse en éliminant l'excès d'acides gras dans la production de lait maternel et en empêchant la réduction du cholestérol lipoprotéique de haute densité (bon cholestérol) après l'accouchement.
  • L’allaitement induit de « puissants changements métaboliques systémiques indépendants de l'adiposité globale », résume l’auteur principal, le Dr Gunderson : « ainsi, la réduction du dépôt de graisse péricardique associée à l’allaitement, n’est corrélée que partiellement à l’adiposité globale ».
  • L'allaitement peut avoir des effets bénéfiques pour la mère qui persistent de nombreuses années jusqu'à la quarantaine.

 

Dans l‘ensemble, ses résultats soutiennent les recommandations de l'American College of Pediatricians (ACP), soit l’allaitement maternel exclusif durant les 6 premiers mois de vie, puis une diversification alimentaire adaptée entre 6 et 12 mois.

Allaiter son enfant est également bénéfique pour la santé de la mère et peut contribuer à prévenir les maladies cardiovasculaires.

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