ALZHEIMER : Bientôt un vaccin anti-Tau ?

Des essais cliniques sont déjà programmés, à l'Université du Nouveau-Mexique (UNM) pour valider l’innocuité et l’efficacité de ce candidat vaccin anti-tau, cette protéine toxique impliquée et caractéristique de la maladie d’Alzheimer et d’autres formes de démence. Ces premières études précliniques, présentées dans la revue Alzheimer’s and Dementia, confirment, avec ce candidat vaccin anti-tau, une réponse immunitaire robuste chez la souris et chez les primates.
La protéine tau est une protéine naturelle qui contribue à la stabilisation des neurones. Cependant, lors d'un processus appelé phosphorylation, elle se déforme et est éjectée des neurones vers l'espace extracellulaire, créant les enchevêtrements caractéristiques de la maladie d'Alzheimer et d'autres maladies neurodégénératives ou tauopathies.
L’auteur principal, Kiran Bhaskar, professeur de génétique moléculaire et de microbiologie à l'UNM, précise : « Cette efficacité démontrée chez le primate suggère que nous proches de l’essai clinique ».
Objectif : prévenir l'accumulation de protéine tau pathologique
Plusieurs nouveaux traitements ont été approuvés par l’agence américaine FDA pour réduire les taux de bêta-amyloïde, une autre protéine impliquée dans la maladie d'Alzheimer, mais leur effet sur la progression de la maladie est jugé modeste, ce qui incite à cibler la protéine tau.
Le candidat vaccin ou « immunothérapie » génère des anticorps qui se lient à pT181, une région de la protéine tau altérée, identifiée comme un biomarqueur de la maladie d'Alzheimer.
Dès 2019, la même équipe rapportait dans la revue NPJ Vaccines, que l'administration du vaccin à des souris élevées pour exprimer la protéine tau pathologique produisait des anticorps, réduisait l'étendue des enchevêtrements et améliorait leurs performances aux tests cognitifs.
L’étude approfondit ces résultats :
- administré à 2 autres souches de souris élevées pour développer une tauopathie, le vaccin a induit une forte réponse immunitaire ;
- administré à des macaques, des primates dont le système immunitaire et le cerveau sont plus proches de ceux des humains, le vaccin a également induit une réponse immunitaire forte et durable ;
- les anticorps présents dans le sérum des singes immunisés se lient, in vitro =, à la version humaine de la protéine tau, ce qui suggère l’efficacité du vaccin chez l’Homme.
Le vaccin a été développé à l'aide d'une plateforme de particules pseudo-virales (PPV) et il a été démontré que ces vaccins induisent une immunité durable, avec un schéma à 3 doses. Ces vaccins ne nécessitent pas d'adjuvant et leur innocuité a été démontrée chez l’Homme.
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