ALZHEIMER : Un premier test sanguin en routine clinique ?
De nombreuses équipes travaillent, depuis de nombreuses années, au développement de tests minimalement invasifs de détection de la maladie d’Alzheimer ou d’autres conditions neurologiques et neurodégénératives. Cette équipe de biologiste du Mount Sinai Health System (New York) est cependant la première à utiliser ces tests sanguins comme outil de détection précoce de la maladie d'Alzheimer et des démences associées chez ses patients, en pratique clinique et à l'échelle de plusieurs hôpitaux.
Ces biomarqueurs sanguins qui forment la base de ce test, n’ont jamais été "proposés" auparavant aux patients en milieu clinique. Cet essai grandeur nature, mené dans le cadre du Davos Alzheimer's Collaborative (DAC),
une initiative mondiale pionnière visant à détecter et traiter la maladie d'Alzheimer
et la démence, marque donc le début d’une nouvelle ère dans la lutte contre les neurodégénérescences.
L’un des auteurs principaux, le Dr Elahi, professeur associé de neurologie et de neurosciences à l’Icahn School of Medicine du Mont Sinaï, ajoute ainsi : « les connaissances acquises grâce aux biomarqueurs sanguins de la maladie d’Alzheimer et des démences apparentées offrent une opportunité unique de détection précoce de la maladie et, par conséquent, d’intervention. Elles permettront la mise en œuvre de traitements existants ainsi que la découverte de nouvelles thérapies ».
Le traitement de la maladie d’Alzheimer est également entré dans une nouvelle ère avec l’introduction de nouvelles thérapies qui ciblent la biologie sous-jacente de la maladie, mais ces thérapies doivent être introduites très tôt dans l’évolution de la maladie pour être efficaces. La tomographie par émission de positons (TEP) de l’amyloïde (l’accumulation de protéines dans le cerveau qui est une caractéristique de la maladie) et l’analyse des protéines dans le liquide céphalorachidien constituent actuellement la référence absolue pour le diagnostic précis de la pathologie neurodégénérative du cerveau. Cependant ces 2 techniques sont invasives, coûteuses et peu disponibles, en particulier dans les régions économiquement défavorisées.
L’idée est donc de détecter les protéines, induites par les processus pathologiques dans le cerveau, qui s’infiltrent aussi dans la circulation sanguine et de
parvenir à la détection précoce, avec une simple prise de sang.
L’équipe va recruter 900 patients au cours des 9 prochains mois dans le cadre de ce projet pour tester ces biomarqueurs sanguins et de « les faire passer du monde de la recherche à la pratique clinique, grandeur nature ».
« De nombreuses personnes pensent que la protéine bêta-amyloïde est le coupable associé à la pathologie de la maladie d'Alzheimer ; cependant, nous savons maintenant que les formes pathologiques de la protéine tau sont les substrats probablement les plus toxiques de la maladie ».
Alors quels biomarqueurs ?
Les scientifiques newyorkais utilisent ici un biomarqueur qui capture une forme toxique de la protéine tau et prédit également les dépôts cérébraux de bêta-amyloïde. Le p-tau 217 est ainsi le principal biomarqueur mais 2 autres protéines (NfL et GFAP) qui indiquent si le cerveau est en train de dégénérer, sont également recherchées.
Des protéines supplémentaires qui ne sont spécifiques à aucun sous-type de maladie neurodégénérative. Leurs niveaux augmentent sur tout le spectre des troubles dégénératifs cérébraux. En quantifiant ces 3 protéines dans le sang, les chercheurs pensent
« être en mesure de déterminer le risque de maladie d’Alzheimer ainsi que de dégénérescence cérébrale toutes causes ».
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