ALZHEIMER: Peut-on attraper l'amyloïde pendant une chirurgie?
Cette étude de l’Hôpital universitaire de Zurich et de l’Université de Vienne suggère en effet, que les protéines pathogènes peuvent se sont propager dans le cerveau de patients, au cours d’une intervention chirurgicale. Les chercheurs rapportent ici un deuxième cas qui suggère une transmission possible de la maladie d'Alzheimer durant la chirurgie. Ces nouvelles données, présentées dans le Swiss Medical Weekly apportent de nouveaux indices sur une transmission iatrogène possible via bêta-amyloïde.
Il y a quelques mois, une première étude publiée dans la revue Nature, suggérait la possibilité d'une transmission interhumaine de la protéine ß-amyloïde (Aβ), typique de la maladie d'Alzheimer. Des données qui, au-delà, faisaient l'hypothèse d'une transmissibilité possible des pathologies « amyloïde » ou neurodégénératives lors de traitements ou procédures médicales.
Ici, les chercheurs ont effectué des autopsies de 7 personnes décédées de la maladie de Creutzfeldt Jakob après une greffe durale, une procédure utilisée pour réparer des lésions graves à la tête ou pour traiter les tumeurs cérébrales. Les chercheurs ont prélevé une partie de la membrane entourant le cerveau, la dure-mère, à la recherche de protéines bêta-amyloïdes et de protéines tau. Cependant, dans 5 des 7 cas -tous contaminés par le prion-, les chercheurs ont également identifié des protéines bêta amyloïdes caractéristiques de la maladie d'Alzheimer.
Les chercheurs ont également étudié une série de 81 cas de MCJ sporadique, à la recherche de protéine bêta-amyloïde dans les vaisseaux sanguins du cerveau et sous forme de plaques dans la matière grise du cerveau. L'objectif était de vérifier si la protéine bêta-amyloïde était plus fréquente dans le cerveau des personnes ayant subi une chirurgie de greffe durale, vs les personnes atteintes de MCJ sans risque d'avoir été infectées par une procédure médicale. Enfin, les chercheurs ont pris en compte l'âge des patients bien sûr. L'analyse montre que :
· 5 des 7 (soit 71%) des cerveaux des personnes décédées de la MCJ après greffe durale présentent des protéines bêta-amyloïdes à la fois dans les vaisseaux sanguins et sous forme de plaques,
· chez les personnes du décédées de la MCJ sans avoir subi de greffe, 11% présentaient des protéines bêta-amyloïde soit dans les vaisseaux sanguins soit sous forme de plaques dans le cerveau.
Ø Ainsi, la présence de protéine amyloïde apparaît ici -mais sur un très petit échantillon- beaucoup plus fréquente chez les personnes atteintes et ayant subi une greffe durale.
· Aucun des cerveaux étudiés ne présente de protéine tau -l'autre protéine caractéristique de la maladie d'Alzheimer.
Cette observation peut évidemment suggérer la question : est-ce la procédure de greffe qui a permis l'introduction de protéines bêta-amyloïdes, (ainsi que des prions) ? Ces protéines bêta amyloïdes auraient-elles entrainé la maladie d'Alzheimer chez ces patients s'ils n'étaient pas décédés de la MCJ ?Certains experts suggèrent que très « collante » la protéine bêta-amyloïde pourrait en effet être transmise via les instruments chirurgicaux…
Si les chercheurs concluent que la présence de bêta-amyloïde chez de jeunes sujets, sans antécédents familiaux de démence précoce ou de tauopathie est très inhabituelle et suggère un lien de causalité avec la greffe durale, rien n'est encore sûr. D'autres recherches et sur un nombre plus important de cas devront être menées pour confirmer cette éventualité. Enfin, il resterait, le cas échéant à prouver que cette transmission possible de protéine bêta-amyloïde dans le cerveau soit de nature à entraîner le développement de la maladie d'Alzheimer. A suivre donc…
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