ANTIBIORÉSISTANCE : Les bactéries se mettent d’accord pour éviter les antibiotiques
Cette étude de l'Université de Notre Dame (Indiana) et de l'Université de l'Illinois montre, ici avec la bactérie Pseudomonas aeruginosa, comment un pathogène communique des signaux de détresse à sa communauté bactérienne en réponse à certains antibiotiques. La communauté peut développer ainsi une stratégie protectrice qui lui permet de "tolérer" certains antibiotiques.
La compréhension de la résistance aux antibiotiques, au niveau des communautés de bactéries reste très limitée, explique le Dr Nydia Morales-Soto, chercheur à l'université de Notre-Dame et auteur principal de la recherche. La plupart des études sur les communautés bactériennes ont en effet porté sur les biofilms stationnaires, peut ont examiné le processus de colonisation, d'expansion et de croissance des bactéries. Cette étude examine spécifiquement le comportement des bactéries lors de ces processus et contribue à mieux comprendre comment ils contribuent à la résistance aux antibiotiques.
La bactérie Pseudomonas aeruginosa, choisie ici comme « modèle » est un pathogène responsable de pneumonie, septicémie et autres infections. Lorsque les chercheurs exposent une bactérie à la tobramycine, un antibiotique couramment utilisé en milieu clinique.
2 signaux chimiques pour alerter les autres bactéries : par spectroscopie Raman et spectrométrie de masse, les chercheurs identifient une double réponse bactérienne. La bactérie produit un premier signal, le « Pseudomonas quinolone signal » ou PQS à destination d’une zone localisée de la colonie puis un deuxième, le « alkyl hydroxyquinoline » ou AQNO, à l'échelle de la communauté. En cartographiant l’émission et la diffusion de ces signaux dans l’espace, l’équipe constate que ces signaux, « PQS » et « AQNO » sont des réponses indépendamment régulées qui communiquent intentionnellement différents messages. Ils suggèrent que la bactérie peut avoir une certaine capacité à protéger la colonie de certaines toxines externes alors que les bactéries sont encore en phase de colonisation (donc avant la formation d’un biofilm).
Un message chimique, d’alerte à la communauté, qui illustre un comportement de P. aeruginosa ‘de groupe » jusque-là inconnu, pour contrer les antibiotiques.
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