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ANTIBIOTIQUES : Comment ils favorisent l’inflammation intestinale

Actualité publiée il y a 1 année 11 mois 2 semaines
DDW
On savait que les antibiotiques contribuent à éradiquer le microbiote, ces médicaments peuvent aussi entraîner le développement de maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI) (Visuel Adobe Stock 35644290)

On savait que les antibiotiques contribuent à éradiquer le microbiote, cette nouvelle recherche décrypte comment ces médicaments peuvent entraîner le développement de maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI), en particulier, chez les personnes âgées. La recherche, présentée lors de la Digestive Disease Week® (DDW) de l’American Gastroenterological Association, identifie ainsi une association nette entre l’incidence de 2 MICI, la maladie de Crohn et la colite ulcéreuse et le nombre de cycles de traitement antibiotique.

 

Plus ces participants âgés de plus de 60 ans avaient reçu d’antibiotiques, et plus ils étaient susceptibles de développer une MICI. De nouvelles données qui selon les chercheurs de la New York University Grossman School of Medicine, suggèrent que l'utilisation d'antibiotiques contribue à expliquer une partie de la croissance de la maladie de Crohn et de la colite ulcéreuse, notamment chez les plus âgés.

 

L’étude : il s’agit de l’analyse de 2,3 millions de dossiers de patients du Danemark. Les chercheurs ont examiné les prescriptions délivrées aux personnes âgées de 60 ans et plus, récemment diagnostiquées avec une MICI, et sur la période 2000-2018. Ont été pris en compte le nombre de traitements antibiotiques prescrits, pour quelle indication, ainsi que les classes spécifiques d'antibiotiques utilisés. L’analyse révèle que :

 

  • Plus les prescriptions sont fréquentes, et plus le risque de MICI augmente :

  • toute utilisation d'antibiotiques est associée à une incidence plus élevée de MICI ?
  • ce risque augmente considérablement à chaque traitement ;
  • après une prescription, le risque de MICI augmente de 27 % ;
  • après 2 prescriptions, de 55 % ;
  • après 3 prescriptions,  de 67 % ;
  • après 4 prescriptions, de 96 % ;
  • après 5 ou plus, le risque de MICI est multiplié par 2,3 fois.
  • Plus la prescription est récente, plus l’incidence est forte : les nouveaux diagnostics sont plus élevés lorsque les antibiotiques ont été prescrits dans les 2 années précédentes, cependant le niveau de risque reste élevé pour les prescriptions délivrées 5 à 2 ans avant le diagnostic.

 

Quels que soient les antibiotiques prescrits : la relation est retrouvée pour tous les types d'antibiotiques, à l'exception de la nitrofurantoïne, un antibiotique couramment prescrit pour les infections urinaires. Les antibiotiques habituellement prescrits pour les infections gastro-intestinales sont les plus fortement associés à un nouveau diagnostic de MICI.

 

Des implications pour le diagnostic de nouveaux symptômes gastro-entérologiques, chez les patients âgés : les MICI qui peuvent facilement être négligées dans ce groupe d'âge, doivent être prises en compte, en particulier en cas d’antécédents de prescription d'antibiotiques.

 

On retiendra donc que les antibiotiques, en plus de prévenir le développement d'organismes multirésistants, augmentent le risque de maladies inflammatoires de l'intestin. Un nouvel argument, s’il en fallait, en faveur d’une gestion rigoureuse des antibiotiques.

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