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ARYTHMIE : L’exercice réduit sa gravité, sa fréquence et sa récurrence

Actualité publiée il y a 1 semaine 4 jours 19 heures
British Journal of Sports Medicine
La rééducation par l'exercice physique réduit la gravité, la fréquence et la récurrence des arythmies cardiaques (Visuel Adobe Stock 297250441)

La rééducation par l'exercice physique réduit la gravité, la fréquence et la récurrence des arythmies cardiaques, rappelle cette étude internationale. Cette analyse de données groupées, publiée dans le British Journal of Sports Medicine, révèle que la pratique de l’exercice améliore non seulement la santé générale et la santé mentale, mais aussi la capacité à gérer globalement l'activité physique et sans effets indésirables, en cas de fibrillation.

 

L’arythmie cardiaque ou la fibrillation auriculaire (FA) surviennent lorsque les cavités supérieures du cœur (oreillettes) ne se contractent pas correctement, ce qui perturbe les signaux électriques transmis aux cavités inférieures (ventricules). Les symptômes de FA peuvent inclure des palpitations, des douleurs thoraciques, de la fatigue, des étourdissements et un essoufflement.

 

La FA est également associée à un risque accru d'accident vasculaire cérébral (AVC) et d'insuffisance cardiaque. On estime 18 millions de personnes vivront avec une FA en Europe d'ici 2060.

 

Bien qu’il existe des traitements efficaces, la capacité des patients à gérer eux-mêmes leur maladie pourrait aussi contribuer à ralentir sa progression, à maintenir leurs capacités fonctionnelles et à minimiser son impact sur la qualité de vie. Parmi ces stratégies, la réadaptation cardiaque par l'exercice, une gestion personnalisée des facteurs de risque liés au mode de vie, une intervention psychosociale, une gestion des risques médicaux et une éducation aux comportements sains.

 

Ce type de réadaptation est appliqué chez les patients ayant subi une crise cardiaque, ayant reçu un diagnostic d'insuffisance cardiaque ou ayant bénéficié de la pose d'un stent pour améliorer le flux sanguin vers le cœur. Cependant, l'adéquation de ce type de réadaptation aux patients atteints de FA n'est pas clairement établie, et cette réadaptation n’est donc pas incluse dans les recommandations internationales de traitement de la FA.

 

Enfin, les précédentes revues systématiques sur le sujet, publiées en 2017 et 2018, n'ont pas apporté de preuves concluantes de ses bénéfices plus larges. Mais depuis, plusieurs autres essais cliniques pertinents ont été publiés.

 

L’étude réexamine les bases de données afin d’identifier les essais cliniques randomisés sur les effets de la réadaptation cardiaque par l'exercice chez les patients atteints de FA, publiés jusqu'en mars 2024. L’équipe identifie ainsi 20 essais cliniques pertinents, menés entre 2006 et 2024, portant sur un total de 2039 patients, suivis pendant 11 mois en moyenne. 10 essais ont été menés en Europe, 4 en Asie, 2 en Australie, 1 au Brésil, 1 au Canada et 1 en Russie, et 1 dans plusieurs pays. 5 essais ont évalué la réadaptation complète par l'exercice, incluant des composantes éducatives et/ou psychologiques ; les autres ont évalué la réadaptation par l'exercice seul.

 

Les interventions par l'exercice duraient de 8 à 24 semaines, avec 1 à 7 séances hebdomadaires de 15 à 90 minutes. La plupart des essais incluaient des interventions d'intensité modérée, et seuls 3 d'entre eux examinaient l'impact d'une intensité élevée. La plupart des essais ne comprenaient que des exercices d'aérobie, 6 incluaient à la fois une réadaptation cardiaque aérobie et de résistance. L'analyse conclut que :

 

  • ce type de réadaptation n'affecte pas les risques relatifs de décès toutes causes confondues (8 % contre 6 % dans le groupe témoin) ni les effets secondaires graves (3 % contre 4 %) ;
  • vs témoins, ce type de réadaptation

réduit la gravité des symptômes de 39 %,

  • ainsi que la fréquence et la durée des épisodes de FA de 43 % et 42 %, respectivement, et le risque de récidive de 32 % ;
  • ce type de réadaptation améliore significativement la capacité d'exercice, mesurée par l'apport maximal en oxygène ;
  • enfin les scores de santé mentale et de qualité de vie liée à la santé sont également améliorés significativement ;
  • ces effets valent, quels que soient le type de FA, la dose de réadaptation, les caractéristiques du patient ou le mode de pratique.

 

Si les auteurs précisent certaines limites à ces résultats, ils concluent que « si l'amélioration des facteurs de risque cardiovasculaire traditionnels explique probablement une part substantielle du bénéfice, d'autres mécanismes peuvent avoir un impact direct sur le fardeau et la récidive de la FA ».

 

On retiendra donc l’efficacité de l’entraînement physique à favoriser un remodelage auriculaire favorable, notamment une réduction de la rigidité artérielle et de la fibrose auriculaire, ce qui pourrait contribuer à limiter les facteurs d’aggravation de la FA.

De plus, l’exercice physique est reconnu pour ses bienfaits psychologiques,

notamment la réduction de l'anxiété et de la dépression, fréquentes chez les personnes atteintes de FA.

 

Et sur les craintes des patients souffrant de FA ? Les patients peuvent craindre que l’exercice physique puisse déclencher des épisodes de FA, en particulier ceux qui présentent des pathologies cardiaques sous-jacentes, et les cliniciens sous-estiment souvent les conseils et les prescriptions d’exercices en raison de l’incertitude. Cependant, la plupart des études évaluant l’exercice modéré chez les patients atteints de FA ont démontré son innocuité avec un très faible risque d’événements indésirables.

 

L’exercice physique est largement reconnu comme un outil de prise en charge important, et il est crucial de souligner qu’il reste l’une des interventions les plus rentables, facilement disponibles et gérables pour améliorer la santé cardiovasculaire. 


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