ASPIRINE : Permet-elle de réduire le risque de cancer colorectal
Cette étude, menée par des chercheurs du Massachusetts General Hospital (MGH) et de la Harvard Medical School (Boston) révèle que l'utilisation d'aspirine est associée à une réduction du risque de cancer colorectal chez les personnes ayant un mode de vie moins sain. Les résultats publiés dans le JAMA Oncology suggèrent que les facteurs de risque liés au mode de vie peuvent être utiles, aussi, pour identifier les personnes qui peuvent le plus bénéficier de la prise régulière d’aspirine pour la prévention de ce cancer.
L'aspirine utile pour la prévention du cancer colorectal en cas de facteurs de risque supplémentaires
L’étude de cohorte a suivi durant plus de 30 ans, 107.655 participants, hommes et femmes, participant à la Nurses’ Health Study (1980-2018) et à la Health Professionals Follow-Up Study (1986-2018) -pour les hommes- tous prenant de l'aspirine. L’analyse révèle que la réduction absolue du risque de cancer colorectal est en fait plus prononcée chez les personnes ayant un mode de vie malsain. Ce mode de vie « malsain » étant ici caractérisé par un indice de masse corporelle (IMC) plus élevé, le tabagisme, une consommation excessive d'alcool, l’absence ou l’insuffisance de pratique de l’activité physique et une alimentation de mauvaise qualité.
- au cours du suivi, 2.544 cas de cancer colorectal ont été recensés ;
- l’incidence cumulative du cancer colorectal sur 10 ans a été estimée à 1,98 % chez les participants qui utilisaient régulièrement de l’aspirine vs 2,95 % chez ceux qui n’utilisaient pas d’aspirine ;
- le bénéfice de réduction du risque de cancer colorectal associé à l’utilisation d’aspirine se révèle nettement plus élevé chez les personnes ayant les scores de mode de vie les plus malsains ;
- ce bénéfice apparait inversement associé et de manière dose-dépendante au caractère sain du mode de vie : en d’autres termes, cet avantage diminue progressivement avec un score de mode de vie plus sain ;
- le risque relatif de cancer colorectal à 10 ans est ainsi estimé à 1,28 % en cas de mode de vie très malsain, vs 0,11 % avec un mode de vie hyper sain ;
- parmi les facteurs d’un mode de vie sain, un indice de masse corporelle dans la fourchette et l’absence de tabagisme sont les plus importants pour optimiser les avantages de l’aspirine.
En conclusion, cette étude de cohorte confirme l'utilisation d'aspirine comme associée à une plus grande réduction du risque de cancer colorectal chez les personnes ayant les modes de vie les moins sains, donc cumulant plusieurs facteurs de risque.
Ces mêmes facteurs de risque -dont un IMC trop élevé et le tabagisme- pourraient donc aider à identifier les patients qui pourraient tirer le maximum de bénéfice de l’aspirine, en matière de prévention du cancer.
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