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AUTISME : Les promesses d'un antidiarrhéique

Actualité publiée il y a 1 année 7 mois 3 semaines
Frontiers in Pharmacology
Ces travaux désignent un candidat, le lopéramide, indiqué dans les diarrhées aiguës (Visuel Adobe Stock 41941118).

Les médicaments antidiarrhéiques peuvent aider à traiter les principaux symptômes de l'autisme, suggère cette équipe de neurologues et de pharmacologues de l'Université d'Oslo qui passe au crible des médicaments existants, regardent leurs interactions avec les protéines impliquées dans les TSA, et pointent le potentiel le potentiel du lopéramide, un médicament antidiarrhéique courant. Ces travaux présentés dans la revue Frontiers in Pharmacology désignent un candidat, le lopéramide, indiqué dans les diarrhées aiguës.

 

Il n’existe actuellement aucun médicament approuvé pour le traitement des déficits de communication sociale, le principal symptôme des TSA, rappelle l’auteur principal, le Dr Elise Koch de l'Université d'Oslo. « Cependant, la plupart des adultes et environ la moitié des enfants et des adolescents atteints de TSA sont traités par antipsychotiques, avec des effets secondaires graves ou, tout simplement, un manque d’efficacité ».

TSA et perturbation du système gastro-intestinal

L’étude : son objectif était donc de regarder si un médicament existant pourrait, grâce à son interaction avec les protéines impliquées dans les troubles du spectre autistique (TSA), fournir une option. L'approche présente de nombreux avantages, car il existe souvent des connaissances approfondies sur les médicaments existants en termes de sécurité, d'effets secondaires et d’interactions médicamenteuses. Pour cela, les chercheurs ont utilisé un modèle informatique qui, nourri par les protéines impliquées dans les TSA, regarde comment le médicament peut interagir. Il s’agit précisément d’un réseau informatique d'interaction protéique, un système qui permet d’identifier les interactions complexes entre protéines, ce qui peut induire d’autres effets « ailleurs » soulignent les auteurs. En examinant comment différents médicaments affectaient les protéines du système, les scientifiques ont pu identifier des candidats :

 

  • un médicament antidiarrhéique couramment utilisé appelé lopéramide s’avère le candidat le plus prometteur.

 

Quel processus d’action ? Les chercheurs émettent une hypothèse intéressante sur la façon dont il pourrait fonctionner pour traiter les symptômes du TSA, dont les plus courants sont les difficultés d'interaction sociale et de communication. On sait que le système gastro-intestinal est perturbé dans le TSA. Le lopéramide se lie à et active une protéine appelée récepteur μ-opioïde, qui est normalement affecté par les médicaments opioïdes, tels que la morphine. En plus des effets normalement d'un opioïde, comme le soulagement de la douleur, le récepteur μ-opioïde affecte également le comportement social.

 

  • Des études précédentes ont ainsi révélé que des souris génétiquement modifiées dépourvues du récepteur μ-opioïde présentent des déficits sociaux similaires à ceux observés dans les TSA ;
  • les médicaments qui activent le récepteur μ-opioïde permettent, toujours chez la souris, de restaurer les comportements sociaux.

Ces résultats contribuent à expliquer que le lopéramide, ou d'autres médicaments qui ciblent le récepteur μ-opioïde, puissent représenter une option de traitement des symptômes sociaux présents dans les TSA. Certes d’autres recherches seront nécessaires pour vérifier l’hypothèse.

 

Cependant l'étude ouvre l’option des repositionnements d’anciens médicaments.

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