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AVC : Pourquoi il frappe plus fort les minorités

Actualité publiée il y a 1 année 6 mois 2 semaines
Stroke
Il existe différences de prise en charge des accidents vasculaires cérébraux (AVC) selon les différents groupes de population, avec un moindre accès aux traitements adaptés pour les minorités (Visuel Adobe Stock 544273431)

Cette étude, américaine, est centrée sur les différences de prise en charge des accidents vasculaires cérébraux (AVC) selon les différents groupes de population, avec un moindre accès aux traitements adaptés pour les minorités. Des conclusions, publiées dans la revue Stroke, qui peuvent être élargies et inspirer les politiques et les Agences de santé de tous pays. Des stratégies de grande envergure restent en effet nécessaires pour éliminer les inégalités ethniques et communautaires dans les soins de l'AVC.

 

Il s’agit déclaration scientifique de l'American Heart Association (AHA)/American Stroke Association (ASA) basée sur une revue de la littérature sur les disparités dans les soins de l'AVC et les résultats de santé, post-AVC, en fonction des communautés ou des minorités.

 

L’étude, un examen des dernières recherches publiées sur le sujet, aboutit à une première conclusion : peu d'études à ce jour, ont été publiées sur le sujet, soit sur l’impact des déterminants sociaux, dont les niveaux de privation ou d’études ou encore l’appartenance à une minorité sur l'incidence, la qualité des soins et les résultats des AVC. Cependant, en dépit du manque de données, la déclaration propose une première synthèse des interventions visant à lutter contre les disparités de prise en charge l'AVC.

Tous les patients victimes d'AVC n'ont pas un accès rapide aux traitements.

Quelles causes des inégalités de soins de l’AVC ? Si l'AVC affecte de manière disproportionnée les communautés les plus démunies, pour des raisons de mode de vie, d’accès aux soins, mais aussi d’éducation de santé, la discrimination vis-à-vis des minorités ethniques, les conditions de vie difficiles et l’insuffisance structurelle d’accès aux soins de santé, l’absence de droits de certains groupes de migrants contribuent à leur tour de manière majeure à de moins bons résultats de prise en charge. Comme ces groupes de population sont historiquement exclus ou largement sous-représentés dans les essais cliniques sur les AVC, il est difficile d’identifier l’ensemble des mécanismes, y compris biologiques qui peuvent expliquer ces moins bons résultats.

 

Un accès rapide au traitement s’impose : dans l’AVC, en effet, la rapidité de prise en charge donc un accès direct aux soins de santé s’imposent. Ainsi, pour réduire les effets durables d'un AVC causé par un caillot sanguin, soit le type d'AVC le plus courant, un médicament pour dissoudre le caillot doit être administré dans les 3 heures suivant l’apparition des premiers symptômes. L'élimination mécanique du caillot ou thérapie endovasculaire doit également être menée dans les 24 heures, de préférence.  

« Le temps est vital pour le traitement de l’AVC,

cependant, les patients issus de minorités ayant un moindre accès aux services et aux soins de santé,  sont moins susceptibles de se rendre aux urgences dans le délai imparti pour recevoir ces interventions critiques », résume l’auteur principal, le Dr Amytis Towfighi de l’University of Southern California. De plus, ajoute le chercheur, il existe des inégalités ethniques persistantes dans le contrôle des facteurs de risque post-AVC, il n’existe pas d’interventions permettant d’atténuer les disparités.

 

Que nous apprend la littérature ? La plupart des études examinées portaient sur des facteurs individuels au niveau du patient, tels que l’éducation en santé, la préparation à la survenue d’un AVC, l'observance des traitements et les facteurs de mode de vie. Peu d'études ont abordé les facteurs sociaux tels que les inégalités de santé structurelles ou d’accès aux soins, ou encore la privation, l’assurance santé, le type de logement, la sécurité de l’environnement, l’accès à des aliments sains ou le statut d’emploi. Cependant, les quelques études qui prennent en compte les déterminants sociaux confirment « un racisme systémique » qui appelle à des interventions en amont avec

l'engagement des systèmes de soins de santé à mieux desservir les minorités sociales et ethniques.

Les soignants ont un rôle clé à jouer : quelques études suggèrent que l’attention des professionnels de santé à la préparation des patients à risque aux AVC et à leur accès aux interventions de réadaptation, que l’attention des aides sociaux à la réintégration sociale de ces patients, pourraient changer la donne.

 

Des recherches supplémentaires sont nécessaires sur l’ensemble du continuum de soins de l'AVC pour comprendre comment mieux lutter contre les inégalités communautaires et ethniques dans la prise en charge de l'AVC. Ces communautés négligées devraient être mieux intégrées aux essais. Des interventions communautaires en partenariat avec les hôpitaux devraient être mises en œuvre.

 

« Il existe d'énormes inégalités dans les soins de l'AVC, qui entraînent des disparités dans les résultats fonctionnels. Alors que la recherche s'est historiquement concentrée sur la description de ces inégalités, il est aujourd’hui urgent de développer et de tester des interventions pour y remédier ».


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