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BABY BLUES : Comment il compromet la qualité de la parentalité

Actualité publiée il y a 1 jour 20 heures 35 min
Harvard Review of Psychiatry
Des preuves des effets du baby blues et de la dépression maternelle sur la qualité de la parentalité(Visuel Adobe Stock 640707620)

Cette équipe de psychologues et de psychiatres de la Federal University of Rio Grande (Brésil) propose ici, dans la Harvard Review of Psychiatry, une revue de la littérature et des preuves des effets du baby blues et de la dépression maternelle sur la qualité de la parentalité. Cette large revue, qui sensibilise à la détection et à la prise en charge de la condition chez les femmes enceintes et les jeunes mères, confirme des résultats cohérents dans toutes les régions du monde.

 

La dépression maternelle, rappellent les auteurs, est définie comme un trouble dépressif majeur qui survient pendant la grossesse ou apparaît dans les 4 à 30 semaines suivant la naissance. Cette revue exhaustive confirme que les mères souffrant de dépression rencontrent des difficultés considérables dans de nombreux domaines de la parentalité.

 

L’un des auteurs principaux, Tiago N. Munhoz, psychologue à l'Université fédérale de Pelotas (Brésil) note que

97 % des études observationnelles publiées au cours de la dernière décennie confirment ce lien

entre la dépression maternelle et des pratiques parentales négatives :

« Comprendre cette relation est crucial pour développer des interventions psychologiques efficaces ».

 

L’étude, une revue exhaustive et méta-analyse de toutes les études publiées sur le sujet entre 2013 et 2023, ayant inclus des mères ayant reçu un diagnostic de trouble dépressif majeur ou diagnostiquées avec des symptômes dépressifs après l'accouchement, pendant la jeunesse ou l'adolescence de leur enfant, retient finalement 29 études, pour l’analyse des données, dont 10 menées en Europe/Asie centrale, 6 en Asie de l'Est/Pacifique, 6 en Amérique latine/Caraïbes, 5 en Amérique du Nord et 2 au Moyen-Orient/Afrique. La méta-analyse constate que :

 

  • la dépression maternelle est fortement associée à une altération du lien mère-enfant et à une diminution de la sensibilité maternelle aux besoins du bébé ;
  • des scores de dépression post-partum plus élevés indiquent une détérioration plus importante de ce lien mère-enfant ;
  • les femmes ne présentant pas de symptômes dépressifs entretiennent un lien plus étroit avec leur bébé que les femmes déprimées ou présentant des symptômes dépressifs ;
  • la dépression maternelle s’avère également associée à :
  • une faible sensibilité, reconnaissance et réponse aux besoins de l’enfant ;
  • une moindre implication et participation aux interactions et activités quotidiennes de l’enfant ;
  • une diminution de l’engagement maternel et du sens des responsabilités parentales ;
  • moins de sourires, de contacts et d’interactions avec le bébé ;
  • une diminution du plaisir d’interagir avec l’enfant ;
  • une augmentation des émotions négatives, de l’hostilité et des punitions ;
  • aucune association significative n’est retrouvée entre la dépression maternelle pendant la grossesse et le post-partum et l’estime positive pour l’enfant.

 

Quelles implications ? La littérature suggère que les interventions contre la dépression basées sur la thérapie cognitivo-comportementale et la pleine conscience permettent d’améliorer les relations parents-enfants, de réduire les comportements parentaux négatifs et globalement de restaurer la qualité de la parentalité.


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