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BACTÉRIES et MICI : Mais comment le côlon est-il protégé de l’infection ?

Actualité publiée il y a 3 années 3 mois 1 semaine
Cell Host & Microbe
Restaurer les fonctions de protection de l'hôte plutôt qu'éliminer les microbes (Visuel Adobe Stock 310679693)

La découverte du rôle de cette enzyme dans la muqueuse du côlon, qui libère du peroxyde d'hydrogène (H2O2), un composé désinfectant connu, qui élimine les "mauvais" microbes intestinaux, inspire une nouvelle approche thérapeutique à cette équipe de gastro-entérologues de l’Université de Californie - Davis Health pour la dysbiose et les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI). Ces travaux, publiés dans la revue Cell Host & Microbe, suggèrent  l'opportunité, pour lutter contre la dysbiose intestinale, de restaurer ce processus de protection naturel de l'hôte au lieu d'éliminer les microbes.

 

La plupart des microbes résident dans le gros intestin, un environnement naturellement pauvre en oxygène. Ces microbes qui forment le microbiote intestinal,  ne tolèrent pas très bien l'oxygène, explique l’auteur principal, le Dr Andreas Bäumler, professeur de microbiologie et d'immunologie à l’UC Davis.

Microbiote et côlon, deux ensembles bien distincts 

Le microbiote intestinal est éloigné de la surface du côlon. Cette séparation est essentielle pour éviter l'inflammation causée par des réponses immunitaires inutiles aux microbes intestinaux. Les scientifiques pensaient que cette séparation spatiale était maintenue par l'oxygène libéré par les cellules pour empêcher les microbes de s'approcher trop près de la muqueuse intestinale. Cette étude contredit cette théorie : « Nous montrons que les cellules de la muqueuse du côlon libèrent du peroxyde d'hydrogène - et non de l'oxygène - pour limiter la croissance microbienne ».

 

Le peroxyde d’oxygène protège le côlon: NOX1, une enzyme présente dans la muqueuse intestinale, fournit une source importante de H2O2 dans le côlon. Le H2O2 naturellement généré sert de filtre régulant la localisation du microbiote dans le côlon. Les agents pathogènes qui utilisent le peroxyde d'hydrogène ne peuvent le faire que lorsqu'ils sont directement attachés à la muqueuse intestinale. Cette découverte suggère que le corps utilise le peroxyde d’oxygène comme un désinfectant pour protéger la muqueuse du côlon. Et « de leur côté », les communautés microbiennes du microbiote restent éloignées de la surface du côlon.

 

Traiter la MICI en rétablissant cette protection ? Restaurer ce filtre naturel qui passe par le H2O2, et non pas par des antibiotiques semble donc la meilleure méthode pour restaurer l’équilibre de communauté microbienne intestinale, en cas de dysbiose ou de MICI. Pourtant, aujourd’hui, les traitements traditionnels de la dysbiose reposent principalement sur l'utilisation d'antibiotiques ou de probiotiques pour cibler les « mauvaises » bactéries.

 

Se pose ainsi, avec ces travaux, la question de l’opportunité d’une approche différente pour traiter l'inflammation intestinale et la dysbiose :

Restaurer les fonctions de protection de l'hôte plutôt qu'éliminer les microbes.

« Nous devons déplacer notre ciblage thérapeutique, des bactéries vers les filtres de protection intestinale de l’hôte ».

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