BPCO : La détecter par un simple prélèvement nasal

Une protéine présente dans le nez apporte de précieuses informations sur la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), révèle cette équipe de biologistes de l’Institut Karolinska, qui relève, dans le Journal of Allergy and Clinical Immunology qu’un diagnostic précoce de la maladie permet d'améliorer l'efficacité des traitements disponibles et donc les résultats et la qualité de vie du patient.
La BPCO touche 10 % de la population et constitue la 4è cause de décès dans le monde. La maladie entraîne un large spectre de symptômes et de pronostics. Cela signifie que les besoins médicaux varient considérablement mais aussi que les approches diagnostiques actuelles ne sont pas suffisamment efficaces pour évaluer des patients aux symptômes très diversifiés.
Cette recherche documente, en pratique, un prélèvement nasal simple qui pourrait permettre de détecter et d'évaluer la BPCO.
Identifier un type de cellules immunitaires dans le nez
L'étude est menée auprès de 50 participants dont des fumeurs réguliers actifs, atteints ou non de BPCO et un groupe témoin de non-fumeurs en bonne santé. Les participants ont notamment subi un simple lavage nasal avant l’analyse de la présence d'IL-26 dans le nez. L’équipe suédoise démontre que des taux élevés d'interleukine-26 (IL-26) dans le nez de fumeurs atteints ou non de BPCO peut être un bon marqueur d’évaluation chez des patients à un stade précoce de la maladie. L'IL-26 est une cytokine importante pour la communication cellulaire au sein du système immunitaire. Une propriété intéressante de l'IL-26 est son effet inhibiteur direct sur les bactéries et les virus. Les cytokines peuvent influencer l'inflammation et les réponses immunitaires, et l'IL-26 a déjà été associée à diverses maladies inflammatoires, dont la BPCO.
L’un des auteurs principaux, le Dr Anders Lindén, professeur à l'Institut de médecine environnementale du Karolinska Institutet et médecin-chef à l'hôpital universitaire Karolinska, précise que de précédentes recherches ont suggéré, dans la BPCO, des taux d'IL-26 lus élevés dans les voies respiratoires inférieures. La nouvelle recherche révèle que :
- les niveaux d'IL-26 mesurés dans le nez reflètent l’inflammation des voies respiratoires inférieures, mais aussi des symptômes et d'autres signes cliniques de la BPCO ;
- l'IL-26 est produite dans le nez
- l'IL-26 est produite en plus grande quantité dans le nez des fumeurs atteints de BPCO vs non-fumeurs ;
- l'IL-26 confirme un rôle clé dans le processus inflammatoire sous-jacent à la BPCO.
Un simple test nasal de détection, pourrait caractériser les patients atteints de BPCO. Cela, sans avoir à examiner leurs voies respiratoires inférieures avec des méthodes invasives ou coûteuses.
De nouvelles stratégies thérapeutiques sont envisageables alors que les lymphocytes T, un type de globule blanc du système immunitaire, participent à la production d'IL-26 dans le nez. Des traitements ciblant l'IL-26 pourraient contribuer à réduire l'inflammation et à améliorer la qualité de vie des patients atteints de BPCO.
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