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CANCER de la PROSTATE non agressif : Les patients assignés à surveillance s'en sortent très bien

Actualité publiée il y a 3 années 4 mois 3 semaines
The Journal of Urology®
Chez ces patients assignés à surveillance les résultats négatifs des biopsies indiquent une tumeur de faible volume et des taux très faibles de progression du cancer (Visuel AdobeStock_242337985).

Un cancer de la prostate à stade précoce peut-il « disparaître » au cours du suivi ? C’est la question posée par ces cancérologues de l'Université de Californie à San Francisco (UCSF) qui ont regardé la progression de la maladie chez les hommes assignés à une surveillance active. Ils répondent, avec leur étude présentée dans le Journal of Urology, qu’il est plus probable que le cancer soit simplement « caché » mais ils reconnaissent que les résultats obtenus de biopsies négatives pendant la surveillance active du cancer de la prostate sont associés à d'excellents résultats à long terme.

 

Chez ces patients assignés à surveillance active, les résultats négatifs des biopsies indiquent une tumeur de faible volume et des taux très faibles de progression du cancer. Globalement, concluent ces chercheurs, « les hommes assignés à une surveillance active ont de bons résultats ». C'est ainsi que l'auteur principal, le Dr Carissa E. Chu, de l’UCSF confirme :

Ces cancers dits « cachés » ont d’excellents résultats à long terme,

et l’option surveillance active continue est tout à fait adaptée à la prise en charge de ce type de cancers de la prostate : au cours de cette surveillance active, le cancer de la prostate est étroitement surveillé pour détecter les signes de progression grâce à un dépistage régulier de l'antigène prostatique spécifique (PSA), des examens de la prostate, une imagerie et des biopsies. L'objectif est que ces patients évitent ou retardent les effets secondaires liés au traitement sans compromettre leurs chances à long terme de rémission et de survie.

 

Surveillance active rime parfois avec absence totale de signes de cancer : ces patients qui ont des biopsies négatives ne montrent plus aucun signe de cancer de la prostate. Bien que ces patients puissent croire que leur cancer a « disparu », ils ont très probablement des tumeurs de la prostate à faible volume ou limitées non détectées dans l'échantillon de biopsie.

Si une biopsie négative est toujours une bonne nouvelle, les implications à long terme de ces cancers restent à préciser.

 

Pour évaluer ces implications à long terme des biopsies négatives, les chercheurs ont suivi durant 10 ans, 514 hommes soumis à une surveillance active du cancer de la prostate à l'UCSF entre 2000 et 2019. Tous les patients ont subi au moins 3 biopsies de surveillance après leur diagnostic initial de cancer de la prostate (soit au total 4 biopsies ).

  • 37% des patients ont eu au moins une biopsie négative pendant la surveillance active, dont 15 % des biopsies négatives consécutives ;
  • les participants ayant ces biopsies négatives sont aussi ceux qui présentent les caractéristiques cliniques les plus favorables, dont un faible taux de PSA et moins d'échantillons porteurs de cellules tumorales lors de la biopsie initiale ;
  • les participants ayant ces biopsies négatives obtiennent de bons résultats à long terme. À 10 ans, les taux de survie sans traitement du cancer de la prostate (comme la chirurgie ou la radiothérapie) atteignent 84% pour les hommes avec des biopsies négatives consécutives et 74% pour une biopsie négative vs 66% pour aucune biopsie négative ;
  • après ajustement pour les facteurs de confusion possibles, les hommes avec une ou plusieurs biopsies négatives sont beaucoup moins susceptibles de voir leur cancer détecté lors d'une biopsie ultérieure ;
  • Des biopsies négatives ne signifient pas que le cancer a disparu : même certains hommes avec des biopsies négatives consécutives ont connu, plus tard, des biopsies positives ou ont été diagnostiqués avec un stade plus élevé de cancer.

C'est pourquoi la surveillance avec biopsies est toujours recommandée plutôt qu'une attente même vigilante chez les hommes à taux de PSA élevé. Ainsi, en dépit de son taux de faux-positif, un PSA plus élevé et des résultats suspects sur les scans d’IRM de la prostate restent associés à un risque plus élevé de cancer, qui sera détecté sur des biopsies ultérieures.

 

L’étude apporte ainsi 2 enseignements :

  • Les bons résultats des patients affectés, en fonction de premiers résultats, à une surveillance active du cancer de la prostate ;
  • Les résultats encore meilleurs de ceux qui obtiennent une ou plusieurs biopsies négatives par la suite ; chez ces derniers, concluent les chercheurs, un protocole de surveillance moins intensif devrait être envisagé, après discussion du rapport bénéfice-risque.

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