CANCER de la PROSTATE : Pourquoi des rapports fréquents réduisent le risque
C'est précisément l'éjaculation fréquente qui pourrait réduire le risque de cancer de la prostate et considérablement, montre cette recherche américaine qui a rapproché les données de fréquence des rapports sexuels de l’incidence du cancer. Des conclusions présentées dans la revue European Urology, qui révèlent donc une association entre la fréquence de l'éjaculation et le risque de cancer de la prostate, mais n’excluent les autres facteurs de confusion possibles, dont les facteurs génétiques, de mode de vie ou encore le régime alimentaire ou l’hygiène du sommeil.
Cependant l’étude est menée par des équipes d’instituts de recherche prestigieux dont la Boston University School of Public Health, la Harvard T.H. Chan School et Medical School. Et les chercheurs proposent un certain nombre d'hypothèses pour expliquer leurs résultats, comme la réduction du stress ou le maintien d’un bon métabolisme cellulaire.
Il s’agit ici d’une analyse de données spécifiques issues de la cohort Health Professionals Follow-up Study, portant sur 31.925 hommes, professionnels de santé, âgés de 40 à 75 ans au départ de l’étude (1986) interrogés sur la fréquence de leurs rapports sexuels et de leurs éjaculations, et suivis durant 18 ans. La question spécifique était : « Combien d'éjaculations en moyenne avez-vous eu par mois au cours des « tranches d’âge » 20-29 ans, 40-49 ans, et au cours de l'année dernière ? ». Ces fréquences ont été réparties par catégories (aucune, 1 à 3 par mois, 4 à 7, 8 à 12, 13 à 20 et plus de 20). Enfin, les dossiers médicaux ont été utilisés pour établir l'âge du diagnostic (test PSA) chez les participants touchés par un cancer de la prostate. Le grade du cancer a également été pris en compte. Enfin, les chercheurs ont pris en compte certains facteurs de confusion, dont les antécédents familiaux de cancer de la prostate, l’activité physique, l’IMC…Pendant la durée de suivi, 3.839 cas de cancer de la prostate ont été diagnostiqués. L’analyse montre que :
Sans surprise, la fréquence de l'éjaculation diminue avec l'âge : la proportion d'hommes signalant une fréquence moyenne de 13 éjaculations ou plus par mois, de 57% entre 20 et 29 ans, chute à 32% sur la tranche d’âge 40 à 49 ans.
Par rapport à 4 à 7 éjaculations par mois :
-21 fois ou plus par mois entre 20 et 29 ans est associé à une réduction du risque de 20% de cancer de la prostate,
-21 fois ou plus par mois entre 40 et 49 ans est associé à une réduction du risque de 18% de cancer de la prostate,
-21 fois ou plus par mois à plus de 50 ans est associé à une réduction du risque de 26% de cancer de la prostate,
-13 à 20 fois par mois entre 40 et 49 ans est associé à une réduction du risque de 19% de cancer de la prostate.
Ces données sont « les preuves les plus solides » du rôle bénéfique de l'éjaculation dans la prévention du cancer de la prostate, selon les auteurs. Ces derniers vont jusqu’à suggérer qu’une éjaculation plus fréquente pourrait être un mode de prévention et permettre de réduire les coûts liés aux tumeurs de la prostate. Rappelons que d'autres méthodes ont déjà fait leurs preuves comme le maintien d'un poids santé et la pratique d’un exercice régulier.
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