CANCER du SEIN : Faut-il se faire dépister après 74 ans ?
En France, si les femmes à risque élevé ou très élevé de cancer du sein peuvent bénéficier d'un suivi spécifique adapté, le dépistage organisé concerne toutes les femmes entre 50 et 74 ans. Cette étude suggère que la fenêtre de dépistage par mammographie devrait être élargie au-delà de 75 ans et que dans ce cas de figure, après analyse des données de plus de 75.000 patientes âgées de 75 ans et plus, les avantages du dépistage l'emportent toujours sur tout risque de surdiagnostic.
Les femmes de 75 ans et plus devraient donc continuer à subir une mammographie de dépistage en raison de l'incidence relativement élevée du cancer du sein chez ce groupe d'âge, selon cette équipe de l’Elizabeth Wende Breast Care (Rochester- New York). Des données qui peuvent certes renforcer la confusion sur la plage d’âge optimale de ce dépistage chez les femmes sans risque particulier. Alors qu’en 2009, le groupe de travail américain sur les services de prévention (USPSTF : United States Preventive Services Task Force) indiquait qu'il n'existait pas suffisamment de preuves pour évaluer les avantages et les inconvénients du dépistage par mammographie chez les femmes de 75 ans et plus, d'autres groupes d’experts et professionnels de santé conseillent aux femmes de continuer à se faire dépister au-delà et « tant qu’elles sont encore en bonne santé ».
Le débat sur l'âge du dépistage par mammographie se poursuit, relève l’auteur principal, le Dr Stamatia V. Destounis, radiologue, adepte d’un dépistage plus tardif, en particulier à l’issue de son étude : « Nos résultats fournissent des informations importantes en faveur de l'intérêt du dépistage chez les femmes de plus de 75 ans, une période d’âge et d’incidence considérable du cancer du sein ».
L’équipe a analysé les données de 763.256 mammographies de dépistage effectuées entre 2007 et 2017.
- Un cancer détecté par dépistage a été diagnostiqué chez 3 944 patientes ;
- sur 76.885 patientes âgées de 75 ans et plus et en moyenne de 80,4 ans, 645 tumeurs malignes sont diagnostiquées chez 616 patientes, soit un taux d’incidence de 8,4 /1.000 mammos effectuées dans ce groupe d'âge.
- ces patientes diagnostiquées dans ce groupe d’âge représentent 16% de tous les cancers détectés par dépistage ;
- 82% des tumeurs malignes diagnostiquées s’avèrent des cancers invasifs, dont 63% de grade 2 ou 3, qui se développent et se propagent donc plus rapidement ;
- 98% des cancers découverts ont pu être traités chirurgicalement. Des ganglions lymphatiques positifs ont été rapportés lors de l'excision chirurgicale chez 7% des patientes. 17 cancers n'ont pas été traités chirurgicalement en raison de l'âge avancé de la patiente ou de son état de santé dégradé.
La mammographie joue un rôle essentiel dans la détection précoce du cancer du sein car elle peut montrer des modifications du sein jusqu'à deux ans avant que la femme ou son médecin puisse les ressentir, et une détection précoce améliore ainsi les options de traitement et la survie. Après analyse des données recueillies dans son établissement, cette équipe de cliniciens se montre ainsi en faveur du dépistage de routine, chez les femmes âgées de 75 ans et plus.
« Dans cette étude, les avantages du dépistage chaque année après l'âge de 75 ans continuent de l'emporter sur tout risque lié au surdiagnostic ».
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