CANCER du SEIN : Quelle efficacité des composés naturels du soja ?
Ces composés naturels dérivés du soja mais peut-être aussi d'autres plantes pourraient réduire le risque de récidive du cancer du sein et améliorer la survie, relève à nouveau cette étude de cancérologues de l’Université John Hopkins. Ce n’est pas la première recherche, en effet, à suggérer les avantages des produits à base de soja et de ses isoflavones contre le cancer du sein. La méta-analyse, publiée dans le JNCI Cancer Spectrum, livre des résultats pometteurs, mais qui devront être encore confirmaés par des études plus robustes.
Ces composés du soja appelés isoflavones font partie des composés d'origine végétale qui peuvent réduire considérablement le risque de récidive ou de décès du cancer du sein. Si leurs effets bénéfiques sur le métabolisme, contre l'hypertension artérielle, ou leur capacité à contrer certains perturbateurs, leur capacité à inhiber la croissance des cellules cancéreuses des cancers du côlon, du foie et du poumon et à prolonger la survie dans le cancer du poumon et le cancer du sein est moins bien documentée. Si les propriétés du soja et de ses isoflavones, proches de celles de l'œstrogène ont parfois soulevé des inquiétudes notamment et justement sur le risque de cancer du sein, plusieurs études récentes apportent aujourd’hui des résultats opposés.
Eclairer le rôle du soja et de ses isoflavones dans le cancer du sein
L’équipe du Kimmel Center avec des collègues d’Australie, du Danemark, d’Angleterre et de Norvège examine 22 études observationnelles publiées portant sur l'impact de l'apport alimentaire en soja, en lignanes (composés présents dans diverses plantes, notamment les graines et les noix), en légumes crucifères/de la famille du chou et en le thé vert et de leurs phytonutriments, sur la récidive et la mortalité du cancer du sein, ainsi que sur la mortalité toutes causes confondues. L’analyse a inclus 11 études sur les isoflavones de soja, 3 sur les légumes crucifères, 2 sur le thé vert, 3 sur les lignanes et 3 sur l'entérolactone, ne substance qui se forme dans l'intestin lors de la digestion des lignanes. L’analyse met en avant les isoflavones :
- les isoflavones de soja sont associées à une réduction de 26 % du risque de récidive du cancer du sein, selon 6 des études portant sur un total de 11.837 participantes ;
- ces résultats sont encore plus remarquables chez les participantes ménopausées ;
- la plus grande réduction de risque est observée avec un apport de 60 milligrammes par jour-qui équivaut à 2 à 3 portions par jour, soit 2 à 3 tasses de lait de soja, 90 g de tofu ou une demi-tasse de graines de soja ;
- l'effet de la consommation de soja sur le risque de mortalité est plus faible, soit de 12 avec des doses plus faibles, soit de 20 à 40 mg par jour, soit « 1 à 2 portions » de produits à base de soja ;
- L'entérolactone, un composé métabolisé à partir des lignanes, des polyphénols présents dans une grande variété de plantes, comme les graines, les noix, les légumineuses, les grains entiers, les fruits et légumes, réduit le risque de mortalité spécifique au cancer du sein de 28 % et le risque de décès quelle qu’en soit la cause de 31 %, en particulier chez les femmes ménopausées ;
- cependant, les chercheurs expliquent qu’il n’est pas possible de calculer la dose efficace de lignanes (et d’entérolactone) dans l’alimentation d’autant que leur métabolisme varie selon les individus.
- la consommation de thé vert démontre aussi un effet de réduction de 44 % du risque de récidive du cancer du sein chez les femmes atteintes d'un cancer du sein de stade I ou II. L'effet le plus important a été observé en consommant 3 à 5 tasses par jour, ou plus ;
- l’impact des légumes crucifères n’est pas concluant, et ce résultat mitigé pourrait s’expliquer par une consommation moyenne assez faible, du moins dans les études examinées.
Alors que les études sélectionnées ont toutes été menées auprès de femmes ayant reçu un traitement médical et/ou chirurgical pour un cancer du sein, ces résultats « généralement cohérents » doivent encore être confirmés par des études plus robustes.
Les dosages ou apports doivent être précisés ainsi que le moment opportun de leur consommation ou d’une éventuelle supplémentation.
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