CANCER : L’alimentation, le premier des facteurs de prévention ?
Le Fonds mondial de recherche contre le cancer et l’Institut américain de recherche sur le cancer ont estimé que dans les pays développés, environ 35% des cancers du sein et 45% des cancers colorectaux pourraient être évités grâce à une meilleure observance des recommandations nutritionnelles. Cette nouvelle analyse de données de notre cohorte française NutriNet Santé qui nous est proposée dans la revue Cancer Research, confirme la force de la relation déjà très documentée, entre alimentation et risque de cancer. Cependant ici, l’analyse apporte une précision de taille, l’alimentation est, avec la pratique de l’exercice, un facteur majeur de prévention ou de risque. Adhérer à un régime alimentaire sain est associé à un risque de cancer significativement réduit.
C’est l’analyse de 4 scores nutritionnels, calculés à partir des donnés alimentaires de 41.543 participants âgés de 40 ans ou plus, qui n'avaient jamais reçu de diagnostic de cancer avant inclusion dans l'étude, qui aboutit à cette conclusion. Précisément, le mode de vie « idéal » contre le cancer comprend à la fois l’adhésion à un régime alimentaire sain, la pratique régulière de l'activité physique et une consommation d'alcool inexistante ou très réduite. Un tel modèle est associé à un risque global de cancer réduit, ainsi qu’à des risques plus faibles de cancer du sein, de la prostate et colorectal. « Ainsi, parmi tous les facteurs de risque de cancer (outre le tabac), la nutrition et l'activité physique sont des facteurs de mode de vie modifiables qui peuvent impacter le risque de cancer », résume Mathilde Touvier, auteur principal et chercheuse à l’Inserm.
L’équipe montre que les régimes recommandés par les Organisations mondiales de lutte contre le cancer sont bien associés à un risque réduit et que les recommandations du WCRF / AICR*, élaborées spécifiquement dans une optique de prévention du cancer, présentent le lien le plus étroit avec un risque réduit, soit une diminution de 12% du risque global de cancer, une diminution de 14% du risque de cancer du sein et une diminution de 12% du risque de cancer de la prostate.
Un mode de vie globalement sain pour un effet synergique contre le cancer : les chercheurs concluent, dans un communiqué, que la « contribution synergique » d'une alimentation saine est plus importante que toute recommandation alimentaire unique. Par exemple, les antioxydants provenant des fruits et légumes peuvent contribuer à neutraliser certains dommages oxydatifs de l'ADN causés par la viande rouge et la viande transformée, et l'exercice pourrait abaisser la tension artérielle, neutralisant en partie les effets d’aliments riches en sodium.
Des conclusions qui soulignent l’importance d'un mode de vie global sain, dont une « bonne » nutrition, la pratique de l'activité physique et l'évitement de l'alcool bien sûr.
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