CANCER : Marcher après pour réduire encore son risque de décès

Marcher et bouger davantage peuvent réduire le risque de décès cardiovasculaire chez les femmes ayant des antécédents de cancer, conclut cette large recherche, menée à l’Université de Californie à San Diego et présentée lors des American Heart Association (AHA) Scientific Sessions 2025.Si ce n’est pas la première étude à recommander la pratique d’un exercice adapté, après la rémission d’un cancer, c’est la première à mettre en lumière l’association positive et dose-dépendante du nombre de pas marchés par jour et la réduction de la mortalité, en particulier de cause cardiovasculaire.
La recherche confirme, en synthèse qu’une activité physique accrue, notamment le fait de faire plus de pas, est associée à un risque plus faible de décès cardiovasculaire chez les femmes ménopausées avec antécédents de cancer et que pratiquer 1 heure par jour d’activité physique modérée à vigoureuse réduit de 40 % le risque de décès toutes causes.
Chaque 2.500 pas supplémentaires par jour c’est une réduction d’1 tiers du risque de décès cardiovasculaire.
L’activité physique est un élément clé d’un mode de vie sain, soutenu par l’American Heart Association dans ses « Life’s Essential 8 » une liste de comportements et de facteurs de santé qui favorisent une santé cardiovasculaire optimale. Ainsi, en temps normal, les adultes devraient pratiquer au moins 150 minutes par semaine d’activité physique d’intensité modérée (comme la marche ou le jardinage) ou 75 minutes par semaine d’activité physique d’intensité vigoureuse (comme la course ou la natation).
Les survivants du cancer encourent un risque accru de décès de cause cardiovasculaire. Ainsi, particulièrement chez ce groupe de patients, la pratique de l’exercice physique est un élément essentiel pour le rétablissement après un traitement contre le cancer, la réadaptation cardiaque et la survie. Il est également démontré que l’exercice peut contribuer à réduire la toxicité cardiovasculaire des traitements du cancer.
« Encourager les survivants du cancer à être plus actifs et à faire plus de pas chaque jour
est une approche réalisable pour prolonger la survie et réduire le risque de mortalité par maladie cardiovasculaire », résume l’auteur principal, le Dr Eric Hyde, chercheur à l’Université de Californie à San Diego.
L’étude a suivi durant 8 ans 2.479 femmes, âgées en moyenne de 74 ans, participant à la Women’s Health Accelerometry Collaboration ayant des antécédents de cancer, dont 52 % des antécédents de cancer du sein ; 8,5 % de cancer de l'endomètre ; 7,1 % de mélanome malin ; 6,6 % de cancer du côlon ; 3,0 % de cancer du poumon ; 2,1 % de cancer de la vessie ; 2,1 % de cancer du rectum ; 2,1 % de cancer de l'ovaire ; 1,7 % de cancer du rein ; 0,9 % de cancer de la tête et du cou ; 0,7 % de myélome ; et 13 % d’un cancer classé comme « autre ». Les participantes ont été équipées un accéléromètre sur la hanche pendant au moins 10 heures par jour pendant 1 semaine. L’appareil enregistrait l’activité physique quotidienne, y compris l’activité physique légère, l’activité physique modérée à vigoureuse, l’activité physique totale et le nombre de pas, le temps sédentaire, y compris le temps passé assis. Les chercheurs ont pu évaluer les associations entre ces différentes métriques de l’activité physique et la mortalité. L’analyse, après pris en compte des facteurs de confusion possibles, dont l’âge, l’origine ethnique, le mode de vie et les facteurs majeurs de risque cardiovasculaire, le type de cancer, le nombre d’années depuis le diagnostic et depuis la rémission, révèle que :
-
plus de pas quotidiens et plus d’activité physique sont 2 facteurs associés à la réduction
, dose-dépendante de la mortalité toutes causes confondues ;
- le plus grand bénéfice est observé chez les participants qui marchaient 5.000 à 6.000 pas par jour avec une réduction du risque de mortalité toutes causes de 40 % ;
- chaque « tranche » de 2.500 pas supplémentaires par jour est associée à une réduction de 34 % du risque de décès de cause cardiovasculaire ;
- le plus grand bénéfice de l’activité physique modérée à vigoureuse est observé avec une pratique d’au moins une heure par jour, ce qui permet une réduction de 40 % de la mortalité toutes causes et de 60 % des décès de cause cardiovasculaire ;
- cependant, des réductions significatives du risque sont observées à des durées de pratique, bien inférieures à 1 heure par jour ;
- chaque 102 minutes passées en position assise par jour sont associées à un risque accru de 12 % de mortalité toutes causes et à un risque accru de 30 % de décès de cause cardiovasculaire.
« Bien que l’exercice physique structuré reste le moyen le plus efficace d’améliorer et de préserver santé, ces résultats soulignent que la marche, quelle que soit son intensité, est une activité importante. L’autre point clé de cette étude est l’impact du temps sédentaire, un comportement d’autant plus courant après un traitement du cancer ».
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