CICATRISATION et RÉGÉNÉRATION CUTANÉE : Une toxine bactérienne à l’effet cicatrisant
Cette équipe de bactériologistes de l'Université de Jena (Allemagne) découvre qu'une substance toxique trouvée dans Staphylococcus aureus stimule la régénération tissulaire. Le même « cocktail » toxique avec lequel Staphylococcus aureus endommage les cellules et les tissus a également des effets positifs : des cellules immunitaires spécifiques sont stimulées par la toxine bactérienne pour produire des substances messagères spécialisées qui contribuent à réduire l'inflammation et à favoriser la cicatrisation des tissus.
Il faut rappeler que les bactéries Staphylococcus aureus font également partie des nombreux organismes inoffensifs trouvés dans et sur le corps humain : une personne sur 4 héberge, sans le savoir, des millions de bactéries Staphylococcus aureus sur sa peau et sur les muqueuses des voies respiratoires supérieures. Cependant, dans certains cas, ces bactéries inoffensives se transforment en agents pathogènes, ce qui peut entraîner une inflammation de la peau et des infections pulmonaires voire une septicémie. C’est le cas notamment lorsque les bactéries se multiplient trop rapidement, par exemple lorsque le système immunitaire d'une personne est déjà affaibli par une infection ou une blessure.
L’effet cicatrisant du cocktail toxique du staphylocoque doré
L’équipe du pharmacien Paul Jordan (Visuel) a étudié de près les mécanismes de défense moléculaire du système immunitaire humain dans la lutte contre ces infections à Staphylococcus aureus. Cette étude aboutit à une découverte surprenante : le cocktail toxique avec lequel la bactérie endommage les cellules et les tissus a également des effets bénéfiques en déclenchant une réponse immunitaire spécifique qui induit la production de substances anti-inflammatoires et cicatrisantes.
Détourner ce mécanisme pour de futurs traitements des plaies chroniques ? Non seulement ces substances messagères anti-inflammatoires (les résolvines, les marésines et les protectines) produites par les cellules immunitaires en réponse à l’infection par Staphylococcus aureus constituent une cible pour de futures thérapies, mais l‘ensemble du processus ici décrypté ouvre de nouvelles pistes de traitement.
Ainsi, la toxine bactérienne "α-Hemolysine" se lie à des protéines réceptrices spécifiques à la surface des macrophages et déclenche ainsi la production de ces substances messagères anti-inflammatoires dans les cellules, qui favorisent alors la résolution de l'inflammation et la régénération tissulaire.
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