CONSTIPATION CHRONIQUE : De nouvelles recommandations professionnelles
Ces nouvelles directives de l’American Society of Colon and Rectal Surgeons pour l’évaluation et la prise en charge de la constipation chronique s’adressent aux gastro-entérologues et aux médecins de santé primaire. Ces recommandations, présentées dans la revue Diseases of the Colon and Rectum mettent aussi la gastroentérologie à l’heure de la médecine personnalisée, en soulignant auprès des praticiens, la nécessité de soins personnalisés et multidisciplinaires.
L'auteur principal, le Dr Ian M. Paquettede l'Université de Cincinnati relève en effet « l'étiologie complexe et la gravité variable des symptômes de constipation selon les patients, ce qui nécessite une approche individualisée ».
L’étude a analysé les données de 134 recherches publiées sur le sujet entre 2014 et 2024. De cette large méta-analyse sont issues 13 recommandations, chaque directive étant qualifiée de « forte » ou de « conditionnelle » en fonction du niveau de certitude des preuves de la littérature médicale.
6 recommandations fortes soit :
- le caractère indispensable de l’anamnèse (antécédents du patient) dirigée et de l’examen physique complet ;
- la prise en charge initiale des patients souffrant de constipation symptomatique implique des modifications alimentaires et la garantie d'un apport hydrique adéquat et d'une supplémentation en fibres ;
- les laxatifs osmotiques sont un traitement médical de première intention approprié pour gérer la constipation chronique. Les laxatifs stimulants, tels que le bisacodyl, peuvent être envisagés comme traitement de secours ou comme traitement de deuxième intention, si nécessaire ;
- la motilité et le transit du côlon doivent être mesurés avant d'envisager une intervention chirurgicale ;
- la thérapie par biofeedback est considérée comme un traitement de première intention pour les patients souffrant de dyssynergie symptomatique du plancher pelvien ;
- la résection rectale transanale agrafée -qui consiste à corriger des lésions anatomiques identifiées- n'est pas recommandée pour la réparation de la rectocèle (hernie rectale) ou de l'invagination rectale interne en raison des taux élevés de complications associés à cette procédure.
7 recommandations « conditionnelles » aussi, soit :
- des mesures objectives évaluant la nature et la gravité de la constipation peuvent être utiles lors de l'évaluation des patients ;
- les patients qui ne connaissent pas d’amélioration avec des changements alimentaires, une thérapie par fibres et des laxatifs osmotiques doivent être évalués pour un dysfonctionnement de l'évacuation ; des tests de physiologie anorectale ou une imagerie dynamique par défécographie fluoroscopique, défécographie IRM ou échographie dynamique peuvent permettre d’identifier les étiologies fonctionnelles ou structurelles liées à un trouble de l'évacuation ;
- l'injection de toxine botulique dans le muscle puborectal et le sphincter externe peut être envisagée chez les patients souffrant d'un dysfonctionnement de l'évacuation lié à une constipation liée à un muscle puborectal non relaxant ;
- les patients présentant un dysfonctionnement de l'évacuation dû à une rectocèle peuvent être orientés vers une réparation chirurgicale une fois que toutes les étiologies fonctionnelles concomitantes telles que le muscle puborectal non relaxant ont été traitées ;
- la réparation de l'invagination rectale peut être envisagée chez les patients présentant une défécation sévère obstruée et chez lesquels les traitements non chirurgicaux ont échoué ;
- les patients souffrant d'une constipation colique réfractaire isolée à transit lent peuvent bénéficier d'une colectomie abdominale totale avec anastomose iléo-rectale ;
- la dérivation fécale peut être envisagée chez les patients souffrant d'une constipation intraitable réfractaire aux autres options de traitement.
De nombreuses spécialités prennent en charge la constipation, concluent ces experts, qui rappellent donc l’importance d’une prise en charge multidisciplinaire.
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