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COVID-19 : Est-ce l’excès de poids ou l’hyperglycémie qui exacerbe le risque ?

Actualité publiée il y a 1 année 7 mois 6 jours
EASD
Est-ce plutôt le surpoids et l’adiposité ou l’hyperglycémie qui exacerbe le risque de complications ou de forme longue du COVID ? (visuel Adobe Stock 71220098)

Alors qu’obésité et diabète sont deux comorbidités intrinsèquement liées, et 2 facteurs aujourd’hui bien documentés de risque accru d'infection au COVID-19, de complications du COVID et de COVID long, cette équipe de chercheurs de l’University College London (UCL) s’est posé la question : est-ce plutôt le surpoids et l’adiposité ou l’hyperglycémie qui exacerbe ces risques ? Cette méta-analyse, présentée lors de la Réunion annuelle de l’European Association for the Study of Diabetes (EASD) et à paraître dans la revue Diabetologia, « parie » plutôt sur l’IMC.Cette méta-analyse, présentée lors de la Réunion annuelle de l’European Association for the Study of Diabetes (EASD) et à paraître dans la revue Diabetologia, « parie » plutôt sur l’IMC.

 

L’auteur principal, le Dr Anika Knuppel de l’UCL résume la question : « Au début de la pandémie, la recherche médicale et scientifique a identifié le diabète et l'obésité comme des facteurs de risque de forme sévère de COVID-19. Cependant, nous savions que de nombreuses personnes atteintes de diabète de type 2 sont également en excès de poids. Nos premières découvertes soutiennent l'idée que les mécanismes liés à l'obésité pourraient être responsables de cet excès de risque associé parfois au diabète, plutôt que l'hyperglycémie en soi ».

Un IMC élevé, plutôt qu'une glycémie élevée, est associé à l’augmentation de risque

De précédentes recherches ont suggéré que les personnes atteintes de diabète et d'obésité sont plus susceptibles de développer des formes plus sévères et plus longues de COVID-19, ont un risque également accru de décès mais ne sont pas plus susceptibles de contracter l’infection. Cependant, les mécanismes sous-jacents et leur rôle dans les symptômes sévères ou durables restent encore mal compris.

 

L’étude : il s’agit d’une méta-analyse de 9 cohortes prospectives, portant au total sur plus de 30.000 participants et sa conclusion est bien qu'un IMC prépandémique élevé est bien le facteur associé à un risque plus élevé d'infection et de forme longue de COVID-19. Précisément, l’indice de masse corporelle (IMC) élevé, plutôt qu'une glycémie élevée, est associé à cette augmentation de risque.

 

Les chercheurs ont réanalysé les associations entre toute une gamme de caractéristiques cliniques mesurées avant la pandémie - HbA1c (taux moyen de sucre dans le sang), diabète autodéclaré ou traité, indice de masse corporelle (IMC) et rapport taille-hanches, et infection au COVID-19 en combinant les 9 études de cohorte, portant au total sur 31.252 participants âgés de 19 à 75 ans. Le COVID-19 a été pris en compte sur la base d’une auto-déclaration, d'un test positif ou d'une forte suspicion. Enfin, les chercheurs ont pris en compte les facteurs de confusion possibles, dont l’âge, le sexe, le tabagisme, l'origine ethnique, les niveaux de revenus et d’études. L'analyse révèle que :

 

  • un IMC plus élevé est bien associé à un risque plus élevé de COVID-19 ;
  • le risque s’élève de 7 % pour chaque augmentation de 5 kg/m2 d'IMC ;
  • les personnes en surpoids (25<IMC<29,9 kg/m2) et obèses (> 30 kg/m2 ou plus) présentent, respectivement, un risque accru de r 10 % et 16 % de COVID-19 vs les participants ayant un poids de santé ;
  • une association similaire est retrouvée pour l’incidence des COVID longs : le risque s’élève de 20 % pour chaque augmentation de 5 kg/m2 d’IMC ;
  • les participants en surpoids et obèses présentent, respectivement, un risque accru de 20% et 36% de COVID long ;
  • les analyses portant sur l'association avec le tour de taille n'ont pas été concluantes.

 

La prise en compte de la seule glycémie (HbA1c) et/ou du diabète diagnostiqué et/ou traité  (ce qui concernait environ 50 % des participants) ne révèle aucune association avec le COVID-19 ou le COVID long ;

 

D’autres recherches sont en cours pour mieux explorer les mécanismes qui sous-tendent ces associations, notamment avec l’IMC élevé : les auteurs suggèrent un lien entre l'adiposité et l'infection COVID-19 et le COVID-19 long, avec comme processus sous-jacent, l’inflammation de bas grade associée à l’excès de graisse corporelle.

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