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COVID-19 : L'antidépresseur qui réduit l’hospitalisation

Actualité publiée il y a 2 années 5 mois 4 semaines
The Lancet Global Health
Le traitement du COVID-19 par la fluvoxamine, un antidépresseur de la classe des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine, réduit le risque d'hospitalisation prolongée (Visuel Adobe Stock 323837289)

Le traitement du COVID-19 par la fluvoxamine, un antidépresseur de la classe des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine, réduit le risque d'hospitalisation prolongée, confirme cette étude dirigée à la McMaster University et le plus grand essai à ce jour mené sur les repositionnements possibles de médicaments dans la prise en charge de COVID-19. Ces données, publiée dans le Lancet Global Health, pourraient avoir d’importantes implications à terme sur les directives nationales et internationales de gestion clinique du COVID-19.  

 

La fluvoxamine est un inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine (ISRS), actuellement utilisé pour traiter des problèmes de santé mentale tels que la dépression et les troubles obsessionnels compulsifs. Le médicament est testé comme traitement possible du COVID-19 en raison de ses propriétés anti-inflammatoires.

 

Cette analyse confirme les conclusions d’une précédente recherche, publiée dans le JAMA qui désignait déjà l’antidépresseur fluvoxamine comme un traitement efficace aussi à prévenir le développement des formes sévère de la maladie COVID-19.  Cet inhibiteur de la recapture de la sérotonine permet ici en effet de réduire la nécessité d'une observation prolongée dans un contexte d'urgence ou d'une hospitalisation, par rapport à un groupe témoin ayant reçu un placebo.

Il s’agit précisément du bras fluvoxamine de l'essai TOGETHER,

un essai randomisé portant sur l'efficacité de 8 traitements repositionnés pour traiter, en ambulatoire, le COVID-19. Le bras fluvoxamine a été lancé en janvier 2021, auprès d’une cohorte d'adultes non vaccinés, symptomatiques et testés positifs pour COVID-19, et présentant au moins un critère supplémentaire de risque élevé. 741 participants ont reçu 100 mg de fluvoxamine 2 fois par jour pendant 10 jours et 756 participants ont reçu un placebo. Les participants ont été suivis durant 28 jours après le traitement, le principal critère de l'essai étant que les patients passent plus de 6 heures à recevoir un traitement médical dans un service d'urgence spécialisé COVID-19 ou nécessitent une hospitalisation. L’analyse constate :

 

  • qu’après avoir reçu de la fluvoxamine, 79 ont nécessité un traitement médical en urgence pendant plus de 6 heures ou ont été hospitalisés vs 119 parmi les 756 participants ayant reçu le placebo.
  • une réduction absolue du risque d'hospitalisation prolongée/soins d'urgence prolongés de 5% avec et une réduction du risque relatif de 32% (avec /sans fluvoxamine) ;
  • seul 1 décès dans le groupe fluvoxamine vs 12 dans le groupe placebo.

 

Alors que ce bras de l'essai TOGETHER est le plus grand essai randomisé à ce jour ayant évalué l'efficacité de la fluvoxamine pour les patients atteints de COVID-19 en ambulatoire ou en communauté, ces données suggèrent que la fluvoxamine pourrait donc être repositionnée comme thérapie pour les patients ambulatoires atteints de COVID-19 et pourrait donc représenter une alternative thérapeutique peu coûteuse, disponible et efficace.  

 

« Si les récents développements thérapeutiques comme la pilule antivirale du Laboratoire Merck en cours d'approbation "fast track" par l'Agence européenne du Médicament ou encore l’ interféron bêta à inhaler à domicile viennent aujourd’hui compléter les campagnes de vaccination dans les pays riches, dans les pays à plus faibles ressources et avec un accès limité aux vaccinations, le repositionnement est une solution précieuse pour faire face à la pandémie », commente l’un des auteurs principaux, le Dr Edward Mills de l'Université McMaster : « Identifier des thérapies peu coûteuses, largement disponibles et efficaces contre le COVID-19 est donc d'une grande importance, et la réutilisation de médicaments existants déjà largement disponibles et qui ont des profils de sécurité bien validés est d'un intérêt particulier ».

 

Quel processus ? Selon les auteurs, la fluvoxamine peut réduire la production de molécules inflammatoires appelées cytokines, qui peuvent être déclenchées par une infection par le SRAS-CoV-2 et contribuer à réduire le risque de « tempête de cytokines ».