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COVID-19 : Le risque cardiovasculaire annonce une forme plus sévère

Actualité publiée il y a 1 année 11 mois 2 semaines
ECCMID
Le risque cardiaque suffit même sans diagnostic de maladie, à annoncer, en cas d'infection, une maladie COVID plus sévère (Visuel Fotolia 139538849).

Les personnes à risque de maladie cardiaque et d'accident vasculaire futurs sont également plus à risque de COVID-19 sévère, conclut cette très large étude britannique, menée par une équipe d’épidémiologistes de la London School of Hygiene & Tropical Medicine. L’analyse qui porte sur les données de près d'un million de participants, présentée lors de l’European Congress of Clinical Microbiology & Infectious Diseases (ECCMID) 2022, estime que ces personnes à risque cardiovasculaire élevé encourent, en cas d’infection COVID, un risque multiplié par 3 d’hospitalisation et par 6 de décès. Ainsi le risque cardiaque suffit, même sans diagnostic de maladie, à annoncer, en cas d'infection, un risque de complications.

 

Ce risque démultiplié de forme sévère de COVID-19 concerne précisément les personnes actuellement exemptes de maladie cardiovasculaire, mais présentant un risque élevé d’événements cardiovasculaires majeurs au cours des 10 prochaines années. Cette estimation du risque souligne l'importance de la vaccination contre le COVID-19 et, toujours, une meilleure prévention des maladies cardiovasculaires. D’autant que de précédentes études ont déjà documenté, tout au long de la pandémie de COVID-19, des associations entre différentes comorbidités, dont la maladie cardiovasculaire, avec des complications et des formes plus sévères de COVID-19, en particulier les hospitalisations et le décès.

 

Cependant les personnes exemptes de maladie cardiovasculaire « actuelle » n’étaient jusque-là pas considérées comme à risque de forme plus grave de la maladie.

Le risque cardiovasculaire élevé suffit à prédire un COVID-19 sévère.

L’étude : il s’agit de l’analyse des données de près d'un million d'adultes à travers le monde durant la première vague de la pandémie en 2020, précisément des dossiers médicaux électroniques de 949.973 adultes, âgés de 40 à 84 ans. Pour chaque participant, le risque de développer une future maladie cardiovasculaire a été estimé à l’aide du score « QRISK3 » qui combine une série de facteurs, notamment l'indice de masse corporelle (IMC), les antécédents de tabagisme, la tension artérielle, le cholestérol, l'âge, la privation et l'origine ethnique. L’analyse révèle que :

 

  • sur les 949.973 adultes inclus dans l'étude, 12 % avaient une maladie cardiovasculaire existante (MCV),
  • 32 % ont été classés comme étant à risque élevé de MCV (dans la tranche des 10% plus élevés) et 56 % à faible risque ;
  • au total, 4 017 (0,4 %) des participants ont été diagnostiqués avec un COVID-19 entre mars et septembre 2020 ;
  • chez ces 4.017 participants, le taux de mortalité global est de 219/1.000 (soit 576 personnes), l'admission aux soins intensifs est de 60/1.000 (159) et l'hospitalisation de 414/1.000 (1.091) ;
  • le d'infection au COVID-19 est similaire chez les participants à risque cardiovasculaire élevé, et faible (4,9 cas/1.000 vs 4,5 cas/1.000, respectivement) ;
  • cependant, les taux de décès (311/1.000 vs 24/ 1.000), d'admissions aux soins intensifs (97/1.000 vs 36/1.000) et d'hospitalisation (607/1.000 contre 169 pour 1.000) sont nettement plus élevés chez les personnes à risque cardiovasculaire élevé. On retiendra ainsi que :
  • 60 % des personnes à risque cardiovasculaire sont hospitalisées en cas d’infection COVID.

  • après ajustement pour les facteurs de confusion possibles -et non pris en compte par le score QRISK3, dont : la consommation d'alcool, la fréquence de fréquentation des soins primaires, la prescription d'antiplaquettaires, d'anticoagulants, les maladies hépatiques chroniques, respiratoires chroniques, l'asthme, la démence, les maladies neurologiques, le cancer et l’immunosuppression, les personnes à risque cardiovasculaire élevé ont 3 fois plus de risque d'être hospitalisées avec COVID-19 ou admises aux soins intensifs et encourent un risque de décès multiplié par 6.

 

Ainsi, si le risque de contracter une infection au COVID-19 est similaire en cas de risque cardiovasculaire élevé ou de risque faible ou encore d'absence de risque, la survenue de complications est beaucoup plus élevée chez les personnes à risque cardiovasculaire élevé.

 

En pratique, il est donc important que ces personnes, même exemptes de maladie cardiovasculaire, soient encouragées à se faire vacciner.

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