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COVID-19 : Les AINS augmentent-ils la sévérité de la maladie ?

Actualité publiée il y a 2 années 10 mois 1 semaine
The Lancet Rheumatology
Il a été suggéré, au début de la pandémie, que l'utilisation préexistante d'anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) pourrait entraîner une augmentation de la gravité de la maladie (Visuel Fotolia 163542318)

Il a été suggéré, au début de la pandémie, que l'utilisation préexistante d'anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) pourrait entraîner une augmentation de la gravité de la maladie. Cette étude, la plus importante à ce jour réalisée sur le sujet, conclut que les AINS n’aggravent pas les résultats du COVID-19. Des données publiées dans le Lancet Rheumatology, primordiales pour les médecins et les patients notamment ceux atteints de maladie rhumatologique, telle que la polyarthrite rhumatoïde ou l’arthrose, qui utilisent couramment ces anti-inflammatoires.

 

Plus largement, les AINS sont une classe importante d’analgésiques largement disponibles sans ordonnance. L’auteur principal, le Dr Ewen Harrison, professeur de médecine à l'Université d'Édimbourg rappelle que les AINS sont parmi les classes de médicaments les plus couramment utilisées et pour traiter un spectre très large de conditions, allant à de « petites » douleurs aux formes sévères d'arthrite. Il est donc essentiel de réunir les preuves de leur sécurité chez les patients atteints de COVID-19.

AINS, sécures en cas de COVID-19 ?

Avant l'infection COVID-19 : l’équipe de l'Université d'Édimbourg a donc vérifié si l’utilisation préexistante d’AINS est, en cas d’infection à SARS-Cov-2, associée à une sévérité accrue de COVID-19. L’étude nommée ISARIC CCP-UK (pour International Severe Acute Respiratory and Emerging Infection Consortium Clinical Characterization Protocol United Kingdom),  conclut que l’utilisation d’AINS tels que l'ibuprofène, n'entraîne pas de taux plus élevés de décès ou de complications chez les patients hospitalisés pour COVID-19. Menée auprès de 72.000 participants hospitalisés pour COVID-19 et dont 4.211 (5,8%) avaient pris des AINS avant leur hospitalisation, l’analyse conclut que :

  • 30,4% des participants ayant pris des AINS sont décédés vs 31,3% chez les patients qui n’avaient pas pris d'AINS ;
  • plus précisément, chez les patients atteints d'une maladie rhumatologique, l'utilisation d'AINS n’accroît pas la mortalité, en cas d’hospitalisation pour COVID-19.

 

Pas plus de complications : des analyses de modélisation ont également été effectuées pour estimer les effets des AINS pris avant l'hospitalisation sur les taux de mortalité à l'hôpital, la gravité de la maladie, l'admission aux soins intensifs, la nécessité d'une ventilation invasive ou non invasive, l'utilisation d’une oxygénothérapie d'appoint ou le développement d'une lésion rénale aiguë. Mais ces analyses confirment que :

  • les patients ayant pris des AINS ne sont pas plus susceptibles d'être admis en soins intensifs, de nécessiter une ventilation invasive ou non invasive, ou encore d'avoir besoin d'oxygène.

 

Et pendant l'hospitalisation ? S’il s’agit de l’étude prospective la plus large menée sur des patients COVID hospitalisés et les AINS, l’analyse n'a pas pris en compte la poursuite des AINS pendant l’hospitalisation. De même, l‘antériorité et l’indication de l’utilisation des AINS n’ont pas été prises en compte. Or ce sont 2 facteurs majeurs de confusion possibles pour l’analyse des complications possibles.

 

Des recherches supplémentaires sont donc nécessaires pour établir définitivement la sécurité des AINS et leur impact sur les patients atteints de COVID-19, cependant les chercheurs soulignent que l’absence d’augmentation de sévérité constatée avec leur utilisation préalable au COVID, constitue

une première donnée rassurante pour les patients amenés à les utiliser fréquemment.

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