COVID-19 : Un pronostic bien plus sévère en cas de troubles mentaux
Moins de patients atteints de SSPT survivent au COVID, conclut cette équipe de virologues et de médecins de l’Université de Californie - San Francisco (UCSF). L’étude, publiée dans la revue Translational Psychiatry, révèle tout le poids du mental et des différents troubles mentaux, au-delà de comorbidités plus physiques, dans la réponse à l’infection. Les troubles psychiatriques ont ainsi un impact significatif sur les risques de décès et d'hospitalisation.
Car l’analyse révèle un pronostic beaucoup plus négatif chez les patients COVID-19, qui souffrent également d'un trouble de stress post-traumatique (SSPT). Cela est également vrai pour les patients souffrant d'autres maladies mentales qui présentent aussi un risque nettement plus élevé de forme sévère de la maladie.
L’étude est menée auprès de plus de 250.000 anciens combattants testés positifs pour le COVID entre février 2020 et août 2021, la plupart des cas s’étant produits avant le vaccin. Au total, 6% des anciens combattants sont décédés et 15% ont été hospitalisés dans les 60 jours suivant le test positif. L'âge moyen des participants était supérieur à 60 ans et 90 % étaient des hommes. Environ 26 % souffraient de SSPT et 28 % avaient reçu un autre diagnostic psychiatrique. Les chercheurs ont pris en compte les facteurs de confusion possibles, dont l'âge, le sexe, la race et l'origine ethnique, mais aussi les comorbidités dont le diabète, le cancer et le VIH, et les maladies cardiovasculaires, pulmonaires, rénales et hépatiques, ainsi que d’autres facteurs tels que le tabagisme et l'obésité.
L’analyse montre que le SSPT est associé, en cas de COVID, à :
-
un risque de décès accru de 8% ;
- un risque d'hospitalisation accru de 9 %,
- en cas d’autres troubles psychiatriques, le risque de complications du COVID est également accru :
- la psychose à un risque accru de décès du COVID de 58 % et à un risque accru d'hospitalisation accru de 66 %.
- le trouble bipolaire à des risques de décès et d'hospitalisation du COVID accrus respectivement de 29 % et 46 %,
- la dépression majeure, à des risques accrus, respectivement, de 13 % et 21 %.
L’auteur principal, le Dr Kristen Nishimi, du département de psychiatrie de l'UCSF, relève que le SSPT peut être plus léger et mieux géré chez les participants plus âgés et qu’étonnamment les participants souffrant de SSPT « s’en tirent » un peu mieux que les patients atteints d’autres troubles psychiatriques.
En particulier, les patients souffrant de troubles liés à la consommation de substances ou d'alcool sont significativement plus susceptibles d'être hospitalisés pour COVID : 62 % et 45 %, respectivement. Mais leurs taux de mortalité restent à peu près les mêmes que ceux exempts de diagnostic psychiatrique.
L'impact des autres comorbidités : le nombre de décès et d'hospitalisations se révèle nettement plus élevé lorsque les chercheurs ne prennent pas en compte les comorbidités chroniques. Cela confirme aussi le rôle clé de ces comorbidités dans le risque de complications et de décès du COVID-19.
Un mode de vie malsain, dont l'inactivité physique, une mauvaise alimentation et le tabagisme, ainsi que les maladies chroniques peuvent contribuer à ce pronostic dégradé chez les patients atteints de SSPT et d'autres maladies mentales.
Autres actualités sur le même thème
COVID-19 : La pandémie se poursuit, la détresse mentale aussi
Actualité publiée il y a 3 années 3 semainesINTELLIGENCE : L’imagerie cérébrale permet d’y voir plus clair
Actualité publiée il y a 6 années 7 moisHYPERTENSION : La méditation transcendantale évite l'hyperthrophie ventriculaire
Actualité publiée il y a 4 années 9 moisALZHEIMER : Mais quel âge a votre cerveau ?
Actualité publiée il y a 1 année 9 mois