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COVID-19, une pandémie d’obésité aussi ?

Actualité publiée il y a 2 années 2 semaines 5 heures
American Journal of Preventive Medicine
L'étude précise les principales variations en pourcentage dans les facteurs de mode de vie, durant la pandémie. Avec de bonnes surprises aussi, comme la baisse significative du tabagisme (Visuel Adobe Stock 8867071).

Cette étude met en lumière la tendance à la hausse de l’incidence de la prise de poids et de l’obésité durant et depuis la pandémie, et notamment, au cours des périodes de confinement.  Mais pas seulement : ces données, publiées dans l’American Journal of Preventive Medicine, révèlent également les principales variations en pourcentage des principaux facteurs de mode de vie, durant la pandémie. Avec de bonnes surprises aussi, comme la baisse significative du tabagisme.

 

De précédentes études ont déjà apporté les preuves de l’impact des crises pandémiques ou autres crises sanitaires, sur les comportements alimentaires et autres comportements à risque pour la santé.

Cette fois, il s’agit d'une vaste enquête représentative à l'échelle des Etats-Unis, qui documente cette tendance et aide à expliquer les changements de comportement qui ont conduit notamment à cette tendance à la prise de poids. Car en 2020, le nombre d'Américains considérés comme obèses a considérablement augmenté, vs l'année précédente.

De précieuses données qui doivent inciter à réfléchir et à mettre en œuvre, lors de prochaines pandémies, des initiatives de prévention adaptées, afin de limiter ces effets secondaires de la crise.

Une bonne nouvelle avec la baisse de prévalence du tabagisme, durant la même période (Schéma Brandon J. Restrepo, PhD)

Confinements, stress et collations

L’auteur principal, le Dr Brandon J. Restrepo, de la division Diet, Safety and Health Economics du Département américain de l’Agriculture (Washington) résume les 2 raisons majeures qui expliquent cette tendance à la prise de poids. Les adultes concernés sont aussi ceux,

 

  • qui signalent des collations et une consommation d'alcool plus fréquentes, dans une grande mesure, en réponse au stress ;
  • qui déclarent une diminution de l'activité physique durant les périodes de confinement ou en raison des mesures « barrières »- en regard d’une tendance générale plutôt à l’augmentation de l’exercice durant la pandémie.

 

L’analyse utilise les données du Behavioral Risk Factor Surveillance System (BRFSS), un grand système national de surveillance des facteurs de risque sanitaire liés au mode de vie. Ce système comporte des données sur les résultats de santé, sur les facteurs comportementaux (ou environnementaux), sur les initiatives suivies de prévention et les comorbidités, des participants.

Pour estimer l’évolution de la prévalence de l'obésité chez les adultes et identifier les facteurs de risque liés à cette aggravation de l’obésité pendant la pandémie, les chercheurs ont utilisé des modèles de régression linéaire prenant en compte différents facteurs de confusion possibles, dont l'âge, le sexe, l'origine ethnique, l'éducation, le revenu du ménage, le statut matrimonial, le nombre d'enfants, la localisation de la résidence. Finalement, l'analyse des données de plus de 3,5 millions de participants adultes, sur la période 2011-2020 aboutit à :

 

  • une hausse de 3% de la prévalence de l'obésité au cours de l'année commençant en mars 2020, par rapport à même la période prépandémique, une année plus tôt ;
  • 4 facteurs de mode de vie ont également considérablement évolué (en termes de prévalence en population générale au cours du dernier mois) avec la pandémie :
  • La pratique de l'exercice : + 4,4 %
  • la durée du sommeil : + 1,5 %
  • la consommation d'alcool : + 2,7 % (Nombre de jours de consommation d’alcool au cours du dernier mois)
  •  le tabagisme : - 4% (en nombre de cigarettes fumées quotidiennement).

 

Ainsi, l’étude confirme une augmentation de la consommation d'alcool durant la pandémie mais apporte une bonne nouvelle avec la baisse de prévalence du tabagisme, durant la même période. Les augmentations globales de l'exercice et du sommeil n'ont pas été suffisantes pour compenser l'impact d'autres comportements à risque, entraînant :

 

  • une augmentation moyenne de 0,6 % de l'indice de masse corporelle en population générale.

Enfin, les auteurs notent que l'arrêt du tabac a pu contribuer dans une certaine mesure à la tendance de prise de poids.

 

Les chercheurs concluent que certaines personnes étant plus sujettes à la prise de poids et au surpoids, il serait utile d'explorer plus avant les changements dans les taux d'obésité selon les différentes caractéristiques socio-économiques et comportementales.

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