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COVID-19 : Une vulnérabilité en santé mentale plus critique chez les femmes

Actualité publiée il y a 2 années 11 mois 3 semaines
Journal of Women’s Health
L'enquête révèle une vulnérabilité socio-économique et une exposition à la maladie COVID-19 particulièrement élevées chez les femmes (Visuel Adobe Stock 158927599)

Des taux alarmants de troubles de la santé mentale au début de la pandémie, c’est la conclusion de cette enquête américaine sur la santé des femmes, menée par une équipe de l’Université de Chicago. Ces données publiées dans le Journal of Women’s Health révèlent une vulnérabilité socio-économique et une exposition à la maladie COVID-19 particulièrement élevées chez les femmes avec, dès avril 2020, des taux multipliés par 2 de dépression et d'anxiété.

 

De précédentes études ont déjà alerté sur des taux plus élevés, avec la pandémie, d'anxiété et de dépression et de troubles connexes, tels que la consommation excessive d'alcool, cependant cette étude est la première à préciser les effets spécifiques de la pandémie sur la santé mentale des femmes. Des tendances qui peuvent être généralisées aux femmes des pays dits "riches", soit une plus grande fragilité face aux conséquences socio-économiques telles que l'insécurité alimentaire et la violence, dès les débuts de la pandémie COVID-19. Ces expositions sont ensuite corrélées à des « taux extrêmement élevés » de problèmes de santé mentale.

Plus de 40% des participantes ont subi au moins un effet socio-économique de la crise pandémique

L’auteur principal, le Dr Stacy Lindau, professeur de gynécologie-obstétrique et de médecine-gériatrique à UChicago Medicine explique que quelques études ont apporté des instantanés de la santé et des comportements de l'ensemble de la population, mais pas spécifiquement des femmes. Pourtant, les femmes sont souvent en première ligne dans l’épidémie, en particulier dans les établissements de santé. L’enquête a interrogé de 3.200 participantes, âgées de plus de 18 ans entre le 10 et le 24 avril 2020. Parmi les principaux résultats :

  • plus de 40% des participantes ont subi au moins une conséquence socio-économique, telle qu’une période d’insécurité alimentaire, d'instabilité du logement, de problèmes administratifs, de problèmes de transport ou ont subi une forme de violence ;
  • 22% ont subi au moins 2 conséquences socio-économiques au cours du début de la pandémie.
  • durant le printemps 2020, près de la moitié des participantes, y compris celles qui n’avaient pas subi d‘effet socio-économique, ont signalé un incident ou l’aggravation d’un problème socio-économique déjà rencontré ;
  • l'augmentation de l'insécurité alimentaire apparaît comme le principal effet dramatique rencontré, au point que près de 80% des participantes n’ayant jusque-là pas signalé ce problème, en font état quelques mois plus tard ;
  • près de 25% des femmes interrogées ont subi des violences.

«Il est frappant et insupportable que près de 25% des femmes en population générale (aux Etats-Unis) aient subi ce type de conséquences sévères durant la pandémie. Pourtant, plus d'un quart des femmes ne présentaient aucun de ces risques en janvier ou février 2020. Cela suggère qu'une grande partie des femmes étaient déjà presque en situation de vulnérabilité ».

  • 75% des femmes déjà victimes de difficultés socio-économiques avant la pandémie ont vu ces difficultés s’aggraver ou d’autres types de problèmes surgir au début de la pandémie ; 38% d’entre elles ont été confrontées à 2 types de difficultés ou plus, plus de la moitié ont vécu dans une insécurité alimentaire accrue ;
  • 29% des femmes signalent des symptômes de dépression et d'anxiété ce qui correspond au double des taux estimés avant la pandémie ;
  • une femme sur 6 a été dépistée positive pour des symptômes de syndrome de stress post-traumatique (SSPT), un taux similaire à celui observé après d'autres catastrophes importantes.

 

«Les femmes sont en première ligne pour la parentalité, les soins à la famille et d'autres tâches essentielles, elles sont les acteurs de première ligne de la gestion de crise mais elles apparaissent, plus que les hommes, affectées par des niveaux de risque socioéconomique très élevés, moteurs d'anxiété, de dépression et de stress traumatique. C’est donc un appel à agir, en particulier contre les effets socio-économiques de la crise qui touchent les femmes déjà en situation de vulnérabilité".  

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