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COVID et BONNES PRATIQUES : Est-il bien temps d’ôter les masques ?

Actualité publiée il y a 1 année 4 mois 3 semaines
Annals of Internal Medicine
« il n'est pas encore temps d'enlever les masques dans le cadre des soins de santé » (Visuel Adobe Stock 381116381)

Ces experts de la George Washington University School of Medicine et des National Institutes of Health (NIH) l’affirment, « il n'est pas encore temps d'enlever les masques dans le cadre des soins de santé ». Ce nouveau commentaire d'experts en maladies infectieuses publié dans les Annals of Internal Medicine, assure, que pour la sécurité des patients, le port du masque doit être maintenu dans les établissements de soins de santé. Un message en contradiction cependant avec une récente revue de la littérature qui conclut à l’insuffisance de preuves de l’efficacité du port du masque en milieu clinique …

 

Un avis favorable au port du masque d’experts en infectiologie : les chercheurs des NIH rappellent que le port du masque est une stratégie d'atténuation qui était déjà controversée pendant la pandémie de COVID-19, en raison du manque de preuves d'efficacité de haute qualité et de ses effets de distanciation sociale.

 

  • Quoi qu'il en soit, l'expérience du monde réel a depuis démontré l'efficacité de la mesure, dans les milieux cliniques où les preuves d’efficacité sont nombreuses : en milieu hospitalier, le port généralisé du masque permet de réduire la transmission du virus des patients aux personnels de santé et des personnels de santé aux patients, à condition que patients et professionnels soient masqués, ce qui devient rare, commentent les auteurs.
  • Ensuite les pénuries de personnels ont incité les médecins et les soignants à se rendre au travail, même lorsqu'ils étaient malades, ce qui peut peser aussi en faveur du port du masque.
  • On sait enfin que les personnes, patients ou professionnels peuvent être infectés mais asymptomatiques et transmettre des virus respiratoires, en particulier le SARS-CoV-2. Bien que la souche Omicron se révèle finalement plus bénigne, l'infection peut toujours, chez certaines personnes plus vulnérables, provoquer une maladie grave voire mortelle ou une forme durable ou « COVID long ». Tous ces constats induisent les auteurs à affirmer :

« le moment ne semble pas venu d'enlever les masques dans le cadre des soins de santé. L'utilisation du masque doit être poursuivie pour la prévention des infections ».

 

Le manque de preuves d’efficacité, selon les dernières revues de la littérature : un second article, publié dans la même revue, rapporte les dernières preuves de la littérature suggérant a contrario que si les masques peuvent réduire le risque d'infection par le SRAS-CoV-2 dans les milieux communautaires, cela n’est pas suffisamment démontré dans les soins de santé. Cet examen des dernières données publiées suggère que les masques sont en effet associés à une réduction légère, mais significative, du risque d'infection COVID-19 dans les milieux communautaires par rapport à l'absence d'utilisation de masque mais que

les preuves manquent sur les bénéfices des masques chirurgicaux ou pas, en milieux de soins de santé.

Même si les auteurs précisent que « l’effet bénéfique des masques ne peut être exclu dans le cadre des soins de santé ».

 

  • En juin 2020, une première revue de la littérature sur l'utilisation des masques avait jugé insuffisantes les preuves d’efficacité des masques à prévenir l'infection COVID-19. Cet examen initial avait ensuite été suivi de 8 mises à jour qui estimaient la force faible à modérée de l’association entre l'utilisation de masques et la réduction du risque d'infection dans les milieux communautaires et dans les établissements de soins de santé. Cette nouvelle revue de la littérature apporte, cette fois, des preuves suffisantes d’efficacité des masques à prévenir l’infection COVID en milieu clinique.
  • Précisément, la méta-analyse menée à l'Oregon Health & Science University de 3 essais randomisés et de 21 études observationnelles confirme que l'utilisation de masques peut être associée à un risque réduit d'infection au COVID-19 vs l'absence d'utilisation de masques en milieux communautaires mais conclut toujours que l'utilisation de masques chirurgicaux ou standards, par rapport à l'absence de masque, bénéficie de preuves imprécises ou limitées.

 

Le port du masque a d'autres inconvénients : la rédactrice en chef adjointe des Annals of Internal Medicine, le Dr Stephanie Chang, apporte un contexte important pour comprendre pourquoi les récentes revues de la littérature restent mitigées sur le sujet. La variabilité de leur conception, des contextes hospitaliers, des autres stratégies d’atténuation mises en œuvre rendent difficile l’évaluation de l'efficacité d'un seul composant de ces stratégies. Par ailleurs, l’auteur souligne la nécessité de bien peser le rapport bénéfice-risque du port du masque en milieu clinique : le port du masque a aussi ses inconvénients, dont l'inconfort ou la réduction de la communication.

 

En d’autres termes, les études devraient prendre en compte aussi les risques d’un masquage généralisé.


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