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COVID : Un risque plus élevé de myocardite, après infection ou après vaccination ?

Actualité publiée il y a 1 année 8 mois 2 semaines
Circulation
Plusieurs études, du monde entier, y compris des US Centers for Disease Control and Prevention, ont suggéré un lien possible et un risque accru de myocardite après vaccination avec un vaccin à ARNm COVID-19 (Visuel Adobe Stock 251631523)

Plusieurs études, du monde entier, y compris des US Centers for Disease Control and Prevention, ont suggéré un lien possible et un risque accru de myocardite après vaccination avec un vaccin à ARNm COVID-19. Alors qu’il a ainsi été suggéré, à plusieurs reprises, et par différents types d’études, que la vaccination COVID pouvait exacerber le risque de myocardite -ou inflammation du muscle cardiaque-, cette large étude de suivi des données de 43 millions de personnes en Angleterre ne laisse plus place au doute : ses conclusions, publiées dans la revue Circulation, confirment un risque de myocardite significativement plus élevé après une infection au COVID-19 qu'après un vaccin contre le COVID-19. Sauf dans un cas particulier : ainsi, ce risque de myocardite se révèle plus élevé pendant les jours 1 à 28 après une 2è dose ou une 3è dose (rappel) du vaccin Moderna COVID-19.

 

Et chez ces près de 43 millions de personnes (en Angleterre) qui ont reçu au moins 1 dose de vaccin COVID-19, le risque de myocardite était considérablement plus élevé dans les 4 semaines suivant l'infection au COVID-19 qu'après cette première dose de vaccin COVID-19, ce qui suggère bien un lien plus étroit entre l’infection et l’incidence de la myocardite.

Un risque de myocardite 11 X plus élevé après une infection COVID

qu’après une vaccination COVID-19.

 

La myocardite, généralement déclenchée par une infection virale est une inflammation de la couche médiane de la paroi du muscle cardiaque, le myocarde. Cette condition est rare et peut temporairement ou définitivement affaiblir le muscle cardiaque et le système électrique du cœur, et donc obérer la capacité du cœur à pomper normalement. Un épisode de myocardite, qui peut se résoudre seul ou avec un traitement, peut entraîner des dommages durables au cœur.

Environ 10 à 20 personnes sur 100.000 reçoivent un diagnostic de myocardite chaque année.

L’étude : il s’agit de l’analyse d’un très vaste ensemble de données, soit des données de pratiquement l'ensemble de la population d'Angleterre vaccinée contre le COVID-19, âgée de 13 ans et plus, sur une période pandémique de 12 mois. La base de données détaillait le type de vaccins COVID-19 reçu, les dates de vaccination, les données sociodémographiques dont l'âge et le sexe. Enfin, près de 6 millions de personnes de l’échantillon ont été testées positives pour l'infection au COVID-19 avant ou après la vaccination COVID-19, au cours de la période d'étude. L’analyse conclut que :

 

  • le risque de myocardite après la vaccination contre le COVID-19 est extrêmement modeste, comparé au risque de myocardite après une infection au COVID-19 ;
  • précisément, les personnes infectées par le COVID-19 avant de recevoir un vaccin COVID-19 étaient 11 fois plus à risque de développer une myocardite pendant les jours 1 à 28 après un test positif au COVID-19 ;
  • le risque de myocardite liée à l'infection au COVID-19 s’avère réduit de moitié chez les personnes infectées après la vaccination (ayant reçu au moins une dose d'un vaccin contre le COVID-19) ;
  • le risque de myocardite augmente après une première dose du vaccin ChAdOx1 (Vaccin Astra Zeneca disponible aux États-Unis) et après une première, une deuxième et une dose de rappel de l'un des vaccins à ARNm COVID-19. Cependant, le risque de myocardite associée au vaccin reste plus faible que le risque de myocardite associée à l'infection au COVID-19,
  • sauf après une deuxième dose du vaccin Moderna ;
  • ainsi, le risque de myocardite se révèle plus élevé pendant les jours 1 à 28 après une deuxième dose du vaccin Moderna COVID-19 pour les personnes de tous sexes et de tous âges, un risque qui persiste après une dose de rappel du même vaccin Moderna. Cependant, les personnes recevant une dose de rappel de Moderna étaient, en moyenne, plus jeunes que celles ayant reçu une dose de rappel du vaccin ChAdOx1 ou Pfizer-BioNTech, par conséquent, les résultats peuvent ne pas être généralisables à tous les adultes.
  • Chez les femmes, un risque légèrement accru de myocardite est constaté parmi le groupe d'âge plus jeune (moins de 40 ans), également après avoir reçu une deuxième dose du vaccin Moderna COVID-19 : cela équivaut à 7 cas supplémentaires estimés de myocardite pour chaque million de femmes vaccinées ;
  • chez les femmes âgées de plus de 40 ans, un léger risque accru de myocardite est associé à la première ou troisième dose du vaccin Pfizer-BioNTech COVID-19 : cela équivaut à respectivement 3 et 2 cas supplémentaires estimés de myocardite pour chaque million de femmes vaccinées.
  • Cependant, chez les femmes, quel que soit leur âge, le risque de myocardite associé à une infection reste plus élevé que le risque de myocardite associée au vaccin.
  • C’est également le cas chez les hommes.

 

« Il est important que le public comprenne que la myocardite est rare et que le risque de développer une myocardite après un vaccin COVID-19 est également extrêmement rare. Ce risque doit être mis en balance avec les avantages des vaccins COVID-19 en prévention des formes sévères de COVID".

 

Des résultats précieux pour éclairer les recommandations sur les types de vaccins COVID-19. Ainsi, l’auteur principal, Martina Patone, chercheur statisticien à l'Université d'Oxford, relève que ces données vont dissiper d’importantes préoccupations en Santé publique, et permettre de mieux orienter les campagnes de vaccination.

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