CRISE CARDIAQUE : L’année qui suit, fatidique pour les femmes
Les 365 jours qui suivent l'événement cardiaque sont les plus « dangereux » avec un risque accru de 50% de décès chez les femmes par rapport aux hommes. Ainsi, les crises cardiaques représentent une plus grande menace pour les femmes que pour les hommes, relève cette équipe de l'Université technique de Munich (TUM) qui exhortent les médecins à une surveillance attentive des femmes victimes de crises cardiaques, surtout dans la première année après l'événement.
Dans l’opinion publique, les crises cardiaques sont toujours considérées comme une maladie qui affecte principalement les hommes. En effet, les hommes représentent environ les deux tiers des patients hospitalisés pour crise cardiaque. Cependant les études menées ces dernières années ont montré que les femmes subissaient plus souvent des décès par crise cardiaque. L'une des raisons réside en la spécificité des attaques cardiaques féminines qui interviennent en moyenne 10 ans plus tard et sont fréquemment associées à des comorbidités comme le diabète. Les femmes souffrent plus fréquemment de maladie coronarienne diffuse que d’une coronaropathie locale.
Les chercheurs ont regardé si ce risque de mortalité des femmes après une crise cardiaque reste toujours plus élevé après ajustement pour ces facteurs, à partir de l’analyse des données de 4.100 patients participant à 2 études « ISAR-RISK » et « ART ».
La première année, fatidique pour les femmes : si sur la durée de 5 ans qui suit la crise cardiaque et après ajustement avec les facteurs de confusion dont l'âge, les comorbidités et le type de traitement, l’analyse n’identifie pas de différence d’effet ou de pronostic selon les sexes, en revanche c’est le cas dans les 365 jours après l'événement : sur cette période, les femmes ont en effet un risque multiplié par 1,5 de décès, vs les hommes.
Quelques explications possibles : les causes sociétales et psychologiques sont évoquées par les chercheurs : « après une crise cardiaque, les femmes font souvent face à des contraintes quotidiennes différentes de celles des hommes. On s'attend à ce que les femmes reprennent leurs activités et responsabilités plus tôt ». L’autre facteur, c’est la dépression : des études ont montré en effet que la dépression est un facteur de risque associé.
La nécessité d’une surveillance étroite : si d’autres études devront déterminer plus précisément les raisons de cette année de tous les dangers pour les femmes, les médecins doivent veiller avec beaucoup d’attention sur les femmes qui se remettent d'une crise cardiaque.
« Notre étude montre qu'il est important de prêter une attention particulière aux patientes, en particulier la première année après l'événement : les médecins de famille doivent être conscients de la situation sociale de ces femmes et doivent tenter d'apporter leur soutien. En particulier, en cas de signes de dépression ».
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