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DÉCISION : Comment la faim influence nos choix

Actualité publiée il y a 3 années 8 mois 2 semaines
ENDO 2021
Des niveaux plus élevés de ghréline, incitent à faire des choix plus impulsifs (Visuel Adobe Stock 218020484)

Des niveaux plus élevés de ghréline, incitent à faire des choix plus impulsifs, en particulier sur le plan financier, conclut à nouveau cette étude de chercheurs du Massachusetts General Hospital (MGH) et de la Harvard Medical School (Boston). Ces conclusions, présentées à ENDO 2021, la réunion annuelle de l'Endocrine Society, éclairent le rôle plus large de l’hormone de la faim, bien au-delà du comportement alimentaire.

 

La ghréline, une hormone dérivée de l'estomac, signale au cerveau le besoin de manger et semble pouvoir moduler plus largement les voies cérébrales qui contrôlent le circuit de la récompense. Les niveaux de ghréline fluctuent tout au long de la journée, en fonction de l'apport alimentaire et du métabolisme individuel. Jusque-là, des niveaux plus élevés de ghréline étaient plutôt liés à l'appétit. Cette nouvelle étude suggère que l’hormone ou la sensation de faim pourrait bien avoir un effet spécifique sur la prise de décision au-delà des choix alimentaires. Une précédente étude avait suggéré qu’avec la sensation de faim, la prise de décision est davantage centrée sur le court terme et dissuadait déjà de prendre de décisions importantes l'estomac vide.

De nouvelles preuves des effets de la ghréline sur le processus de décision

L’hormone de la faim affecte aussi la prise de décision financière, commente le Dr Franziska Plessow, professeur de médecine au MGH. L’auteur rappelle également de récentes recherches menées sur les rongeurs qui suggèrent l’influence de l’hormone sur l’impulsivité. L’hormone semble en effet jouer un rôle dans les comportements liés à la récompense.

 

L’étude est menée auprès de 84 participantes âgées de 10 à 22 ans dont 50 avec un trouble de l'alimentation lié à un faible poids corporel, dont l'anorexie mentale, et 34 participants témoins en bonne santé. L'équipe de recherche a mesuré les taux sanguins de ghréline avant et après un repas standard pour tous les participants, ayant été invités à jeûner auparavant. Après le repas, les participants ont fait un test de décision financière qui impliquait d’indiquer la préférence pour une récompense monétaire immédiate plus petite ou un montant différé plus important.

  • Les participantes à niveaux de ghréline plus élevés sont plus susceptibles de choisir la récompense monétaire immédiate plutôt que d'attendre une somme d'argent plus élevée ;
  • cette relation entre le niveau de ghréline et les choix monétaires n’est pas constatée chez les participantes atteintes d'un trouble compulsif de l'alimentation (TCA) ;
  • ce type de TCA a déjà été associé à une résistance à la ghréline et l’étude confirme « une déconnexion entre la signalisation de la ghréline et le comportement » dans ce groupe de population.

 

Enfin, sur un plan évolutif, on peut penser que la sensation de faim induit un « comportement de survie » qui incite à rechercher une récompense (de la nourriture) immédiate.


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