DÉPRESSION POST-PARTUM : Mieux gérer la douleur de la mère après l'accouchement
L'ibuprofène et les analgésiques analogues sont considérés comme des traitements adaptés pour le contrôle de la douleur après l'accouchement, cependant certaines femmes ont clairement besoin d'une aide supplémentaire pour gérer la douleur. Cette étude d’une équipe du Brigham and Women's Hôpital et de Harvard (Boston), présentée à la Réunion annuelle Anesthesiology® 2018 montre en effet un lien fort entre la dépression post-partum et la douleur de la mère après l'accouchement. Des résultats qui appellent à mieux gérer la douleur pendant la période de récupération.
La dépression post-partum touche environ 1 femme sur 9. Ses symptômes comportent une tristesse extrême, un manque d'énergie, l’anxiété, des crises de larmes, l’irritabilité ainsi qu’une modification des habitudes alimentaires et du sommeil. La dépression post-partum peut finalement entraîner une réduction des taux d'allaitement et relation moins forte avec le bébé.
L’équipe a examiné les scores de douleur, du début du travail jusqu’à la sortie de l'hôpital, de 4.327 mères ayant accouché d'un seul enfant par voie vaginale ou par césarienne au Brigham and Women's Hospital en 2017. Les chercheurs ont comparé les scores de douleur aux scores de l’échelle de dépression postnatale. L’analyse révèle ainsi que :
- la dépression postpartum est associée de manière significative à des scores de douleur postnataux plus élevés ;
- les mères souffrant de dépression post-partum émettent davantage de plaintes liées à la douleur pendant leur convalescence et réclament souvent des médicaments supplémentaires contre la douleur ;
- enfin, les femmes souffrant de dépression post-partum sont plus susceptibles d’avoir accouché par césarienne ;
- sont plus susceptibles de ne pas bénéficier d’un contrôle adéquat de leur douleur.
D’autres facteurs en association avec la dépression post-partum sont également identifiés : ces patientes déprimées sont plus susceptibles,
- d’être en surpoids ou obèses,
- de souffrir d'un périnée déchiré,
- d’avoir des antécédents de dépression, d'anxiété ou de douleur chronique;
- d’avoir un bébé plus petit et/ou à score Apgar plus faible.
Ainsi, la douleur à la naissance serait plus fortement en cause dans le développement de la dépression post-partum, que le processus de travail et d'accouchement. Si de précédentes études ont démontré que la douleur associée à l’accouchement peut augmenter le risque de dépression post-partum, elles n’identifiaient pas précisément l’étape du processus à l’origine du problème. Cette étude est la première à différencier la douleur post-partum de la douleur liée au travail et à l'accouchement et à l'identifier comme un facteur de risque significatif de dépression.
Les efforts ont toujours été portés sur la gestion optimale de la douleur durant le travail, moins sur la douleur ressentie durant la récupération, conclut l’auteur principal, le Dr Jie Zhou, professeur d'anesthésie à Harvard.
« Nous devons nous concentrer davantage sur le soutien apporté à la mère pour l’aider à mieux gérer la douleur après la naissance du bébé ».
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