Découvrez nos réseaux sociaux
Actualités

DIABÈTE : S'autosurveiller oui, mais pas trop !

Actualité publiée il y a 5 années 1 mois 3 semaines
JAMA Internal Medicine
Parmi les 425 millions de diabétiques, des millions sont à faible risque et testent leur glycémie trop souvent

425 millions d'adultes vivent avec le diabète dans le monde. Une prévalence qui pourrait atteindre 629 millions d'ici 2045. Et parmi ces personnes diabétiques, des millions sont à faible risque et risquent de tester leur glycémie trop souvent, alerte, cette large étude de l’Université du Michigan : 1 personne sur 7 atteinte de diabète de type 2 qui n'utilise pas d'insuline, surveille ainsi sa glycémie plus souvent que les recommandations ne l'indiquent.

 

Pour les personnes atteintes de diabète de type 2, mesurer la glycémie se pratique via une micro-piqûre au bout des doigts et cette goutte de sang déposée sur une bande de papier finit par faire partie du quotidien. Alors que de nombreuses équipes travaillent à un mode d’autosurveillance encore moins invasif, comme par analyse de la salive par exemple, cette étude suggère que chez un grand nombre de patients ces autotests sanguins sont plus fréquents que nécessaires. Ainsi, 14% des personnes atteintes de diabète de type 2 qui n'ont pas besoin d'insuline achètent des bandelettes de test glycémique pour se tester 2 fois ou plus par jour, une fréquence supérieure aux directives médicales.  Cette autosurveillance excessive réduit leur qualité mais entraine aussi des dépenses de santé considérables et inutiles. Les chercheurs évaluent cela -pour les Etats-Unis à « des millions de tests de glycémie inutiles et des millions de dollars dépensés sans raison valable ».

 

Tous les patients diabétiques n’ont pas besoin d’une autosurveillance glycémique quotidienne: l’étude est menée auprès d’un groupe de personnes atteintes de diabète de type 2 chez lesquels la recherche montre que le suivi quotidien du taux de sucre dans le sang ne présente aucun avantage. En pratique, ce sont des patients qui ne prennent aucun médicament pour réduire leur glycémie et des patients qui prennent des médicaments par voie orale (ADO) et qui ne nécessitent pas de surveillance. En effet, les directives publiées par les différentes sociétés savantes précisent bien que ces patients n’ont pas besoin de tester régulièrement leur glycémie. Enfin, l’étude a exclu a contrario, tous les patients nécessitant clairement une surveillance quotidienne, c’est-à-dire les patients sous insulinothérapie ou prenant des traitements à risque d’hypoglycémie.

Cette analyse des données d'assurance de 370.740 personnes atteintes de diabète de type 2, met en garde sur le fait que chaque patient est différent et que personne ne doit, non plus, arrêter de tester son taux de glycémie sans en avoir d'abord discuté avec son médecin. Cependant, si le patient est stable en termes de traitement ou de mode de vie, et ne prend pas d’insuline ou d’antidiabétique comportant un risque d’hypoglycémie (la metformine n’entraine pas ce risque), la plupart du temps, il ne devrait pas avoir besoin du tout de se tester et encore moins plusieurs fois par jour. Précisément, l’analyse des données constate que :

  • 23% de la population étudiée, soit 86.747 personnes ont reçu des prescriptions de bandelettes réactives au moins 3 fois ;
  • plus de 20% d’entre elles n’avaient reçu aucune prescription d’antidiabétiques ;
  • 43% avaient bien reçu un traitement, mais soit par metformine, soit d’autres médicaments ne présentant aucun risque d’hypoglycémie ;
  • même si les patients n'avaient pas besoin de faire des tests quotidiens, ils utilisaient en moyenne 2 bandelettes réactives par jour.

 

 

Une fois la glycémie stabilisée : une fois que le patient a trouvé la dose de ces médicaments adaptée au maintien de son taux de sucre, il n’est plus nécessaire de faire des tests quotidiens.

 

Certaines personnes souhaitent suivre leur glycémie pour voir évoluer les effets de leur régime alimentaire ou de la pratique de l’exercice. Mais à ceux qui font des tests quotidiens et qui n’ont pas à le faire, les professionnels de santé devraient leur dire qu’ils ont la possibilité de cesser les tests quotidiens et, en revanche, passer des tests plus utiles leur permettant de connaître leur taux de glycémie moyen au cours des 2 à 3 derniers mois.

Autres actualités sur le même thème