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DYSTROPHIE MUSCULAIRE : Les promesses d’un antibiotique courant

Actualité publiée il y a 6 mois 3 semaines 3 jours
eClinicalMedicine
L'érythromycine, un antibiotique macrolide, pourrait démontrer une efficacité dans le traitement de certains symptômes de la dystrophie musculaire (Visuel Adobe Stock 269636133)

L'érythromycine, un antibiotique macrolide, pourrait démontrer une efficacité dans le traitement de certains symptômes de la dystrophie musculaire, suggère cette équipe de recherche de l’Université d’Osaka : l’antibiotique semble supprimer les anomalies d’épissage de l’ARN, à l’origine de différents symptômes dont la myotonie et la faiblesse musculaire progressive, les arythmies et l’altération de la tolérance au glucose. L’étude, publiée dans la revue eClinicalMedicine, appelle donc à d’autres recherches visant à confirmer l’intérêt d’un tel repositionnement, avec, a priori, d’importants bénéfices possibles pour les patients.

 

La dystrophie myotonique de type 1 (DM1) est une maladie génétique caractérisée par une faiblesse musculaire progressive. C’est la forme la plus courante de dystrophie musculaire. La maladie est causée par une mutation génétique qui affecte un processus essentiel appelé épissage alternatif, important pour le bon assemblage des protéines dans tout le corps. C’est pourquoi les mutations responsables de la DM1 affectent de nombreux systèmes corporels et entraînent un large éventail de symptômes difficiles à traiter.

 

Il n’existe actuellement aucun traitement, malgré de nombreux efforts de recherche. Cette nouvelle étude apporte ainsi un grand espoir.

 

Les chercheurs japonais font en effet un premier constat des profils d'innocuité et de tolérabilité acceptables de l'antibiotique érythromycine et se montrent optimistes quant à son efficacité.

Le repositionnement d’un antibiotique courant pour traiter la dystrophie musculaire

Dans la dystrophie myotonique de type 1, l'ARN aberrant transcrit à partir du gène mutant DMPK conduit à l'agrégation de régulateurs d'épissage. L’épuisement des mécanismes d’épissage intracellulaire conduit à des anomalies d’épissage dans différents gènes. On pense que ces anomalies d’épissage provoquent différents symptômes de la dystrophie musculaire. Or l'érythromycine empêche l'agrégation des régulateurs d'épissage en se liant aux ARN anormaux, rétablissant ainsi la fonction de régulation de l'épissage et réduisant les symptômes.

 

Une approche innovante : c’est une nouvelle piste et la phase 2 des tests cliniques de ce nouveau traitement possible de la dystrophie myotonique de type 1. Pour identifier de nouvelles thérapies, l'équipe utilise une technique de détection de repositionnement des médicaments, une méthode dans laquelle les médicaments déjà utilisés dans un but spécifique sont testés pour leurs effets pour d'autres indications. L’étude montre que :

 

  • l’érythromycine, un antibiotique courant pourrait être efficace dans le traitement de la DM1 en raison de sa capacité à réduire les anomalies d’épissage.

 

L’auteur principal, le Dr Masayuki Nakamori de l’Université d’Osaka, commente ces nouvelles données d’essai de phase II : « nos essais précliniques menés sur des lignées cellulaires et des souris modèles apportent de grands espoirs sur l’efficacité de l'érythromycine dans cette nouvelle indication. Cet essai clinique mené auprès de 30 patients atteints de dystrophie myotonique de type 1 confirme la sécurité et la tolérabilité du traitement, et apporte de premiers résultats d’efficacité ».

 

L'essai : 6 des 30 patients ont reçu un placebo, tandis que 12 ont reçu une faible dose (500 mg) et 12 ont reçu une dose élevée (800 mg) d'érythromycine pendant 24 semaines. L’analyse des marqueurs d’épissage à partir de biopsies musculaires des patients révèle :

 

  • chez plusieurs patients ayant reçu l’érythromycine des améliorations majeures qui suggèrent que certains patients répondent mieux que d'autres ;
  • certains marqueurs d'épissage sont significativement améliorés avec une dose d'érythromycine mais pas avec l'autre, ce qui suggère également l’importance de la posologie.

 

En dépit de l’échantillon modeste de cet essai, les chercheurs se déclarent très optimistes et considèrent l’érythromycine comme une option thérapeutique prometteuse.

Des essais de phase 2b et 3 sont d’ores et déjà envisagés.


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