ÉPIGÉNÉTIQUE : L'ADN d'un bébé peut-il prédire ses maladies futures ?

Dès la naissance en effet, l’ADN du bébé – analysé à partir du sang de cordon ombilical- apporte de précieux indices sur des problèmes de santé évitables plus tard dans la vie. C’est la démonstration de cette équipe de la Duke University, lors de la Digestive Disease Week® (DDW), qui précise néanmoins : « Ce n'est pas parce qu'on naît avec ces marqueurs que la maladie est inévitable ". Mais cette analyse révèle qu'il serait possible de connaître ces risques plus tôt dans la vie et de prendre des mesures proactives adaptées.
Le sang de cordon ombilical pourrait permettre une sorte de biopsie liquide qui aiderait les médecins à prédire l'avenir des enfants à risque de problèmes de santé à long terme, notamment de diabète, d’accident vasculaire cérébral et de maladie du foie.
L’auteur principal, le Dr Ashley Jowell, médecin interne à la Duke, ajoute : « Nous constatons que les enfants développent des problèmes métaboliques de plus en plus tôt, ce qui les expose à un risque accru de complications graves à l'âge adulte. Pouvoir identifier ce risque dès la naissance, nous permettra de mieux le prévenir ».
Un nouvel outil d’analyse du sang de cordon
L’étude utilise un nouvel outil génétique pour analyser le sang du cordon ombilical de 38 enfants participant à l'étude Newborn Epigenetics Study, à la recherche de modifications des marqueurs chimiques (épigénétiques) –groupes méthyles – présents dans l'ADN des nourrissons, qui peuvent activer ou désactiver des gènes. Lorsque ces modifications se produisent dans des zones critiques de l'ADN, leurs effets peuvent persister tout au long du développement fœtal et plus tard dans la vie. La comparaison de ces modifications de l'ADN aux données de santé recueillies entre 7 et 12 ans chez les enfants participants, notamment l'indice de masse corporelle, la graisse hépatique, un indicateur d'inflammation ou de lésion hépatique appelé alanine transaminase (ALAT), les taux de triglycérides, la tension artérielle et le rapport taille-hanches. L’analyse identifie ainsi :
- plusieurs associations entre des altérations de l'ADN et le dysfonctionnement métabolique plus tard dans l'enfance ou dans la vie ;
- des modifications du gène TNS3 sont notamment liées à la graisse hépatique, à l'ALAT et au rapport taille-hanches, tandis que des altérations d'autres gènes, GNAS et CSMD1, s’avèrent liées à la tension artérielle, au rapport taille-hanches et à l'ALAT.
Explication : ces signaux épigénétiques sont émis pendant le développement embryonnaire et influencés par des facteurs environnementaux tels que l'alimentation ou la santé maternelle pendant la grossesse.
Leur détection à la naissance pourrait ouvrir la voie à de nouveaux outils de dépistage et à des interventions précoces pour les enfants à risque.
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