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ÉVOLUTION et SOCIÉTÉ : Être ectomorphe et gaucher, une manière d‘affirmer sa différence ?

Actualité publiée il y a 6 années 11 mois 2 semaines
Laterality: Asymmetries of Body, Brain and Cognition

Avoir un visage très mince est associé à une probabilité de 25% d’être gaucher, révèle cette étude de l’Université de Washington. Un biomarqueur inattendu, documenté dans la revue Laterality: Asymmetries of Body, Brain and Cognition qui soulève une association génétique tout aussi inattendue, ce trait étant également associé à la susceptibilité à la tuberculose. Mais au-delà de cette coïncidence génétique, être mince et gaucher, dans une société où le poids, le muscle et les droitiers dominent, pourraient être des traits évolutifs associés à la différence.

La variabilité de la forme du visage chez les humains a déjà été associée à une série de caractéristiques phénotypiques, dont la structure de la forme du reste du corps et le caractère droitier ou gaucher.


Ces chercheurs ont mené un examen systématique des données de 3 enquêtes américaines sur la santé, menées sur un total de 13.663 participants, pour évaluer l'association entre la variabilité de la forme du visage et les différentes caractéristiques phénotypiques. Les chercheurs ont pris en compte les facteurs de confusion possibles, dont le sexe, l'ascendance, le lieu de vie et le niveau de revenus. De cette analyse, il ressort que,

-la variabilité de la forme de la partie inférieure du visage est bien un phénotype associé au fait d'être droitier ou gaucher,

-le retrogénathisme bilatéral, c'est-à-dire le fait d'avoir une mâchoire inférieure trop petite et en recul par rapport à la mâchoire supérieure et donc un profil facial convexe est associé à une probabilité accrue de de 25% d'être gaucher ;

Quelle explication ? La génétique qui régule les caractéristiques faciales augmenterait également la probabilité d'être gaucher. Cette association entre ce profil facial convexe et le fait d'être gaucher peut s'expliquer par des polymorphismes génétiques qui, curieusement, déterminent aussi la susceptibilité à la tuberculose. Or, il se trouve, souligne l'auteur, le Dr Philippe P. Hujoel de l'Université de Washington, qu'il y a près de 2.000 ans, un médecin grec avait déjà identifié cette forme des mâchoires comme marqueur de la susceptibilité à tuberculose. De plus, des études récentes ont confirmé ces observations cliniques, car cette minceur du visage, elle-même souvent caractéristique d'un physique mince est un trait souvent rencontré chez les cas de tuberculose et reste un marqueur reconnu par les US Centers for Disease Control and Prevention (CDC) de la susceptibilité à la tuberculose.

Bref, la constatation de ce lien fréquent entre profil ectomorphe, le fait d'être gaucher et la susceptibilité à la tuberculose a peu d'implication si ce n'est apporter un nouvel exemple des facéties de la génétique. Cependant la conclusion de l'auteur, même si discutable, attire l'attention : dans une société où le poids corporel, le muscle et les droitiers dominent, le fait d'être gaucher viendrait chez ectomorphes affirmer encore un peu plus leur différence.

26 Apr 2017 DOI: 10.1080/1357650X.2017.1317265 Handedness and lower face variability: Findings in three national surveys (Visuel@Philippe Hujoel)

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