Faut-il renommer l’OBÉSITÉ ?
Précisément, ces chercheurs psychologues et endocrinologues se posent la question : « l’obésité doit-elle être présentée comme « une maladie » ? », « faut-il renommer la maladie pour optimiser son traitement et sa prévention ? ». Un point de vue, publié dans les Obesity Reviews qui vise à des messages plus clairs permettant au public mais aussi aux médecins et aux décideurs de mieux comprendre et faire comprendre l'obésité. Faut-il renommer l'obésité ? En tous les cas, ces chercheurs suggèrent de la redéfinir.
« Nous devons modifier notre façon de parler de l'obésité afin d’améliorer la compréhension de la maladie par les patients et les médecins », explique l’auteur principal, le Dr Margaret Steele, chercheur à l’University College Cork (UCC).
Des compréhensions différentes ou contradictoires du terme « obésité »
L’étude menée par l’équipe de l’UCC avec des collègues de l'Université de Galway met en évidence la confusion persistante autour du terme « obésité », qui peut actuellement désigner la maladie de l'obésité ou une plage d'IMC, ou une combinaison des deux. Les chercheurs suggèrent de mieux définir cette maladie complexe par des facteurs environnementaux, génétiques, physiologiques, comportementaux et développementaux, et non par le poids corporel ou sur l'IMC.
L’appel à une nouvelle vision clinique de l’obésité : les chercheurs appellent à se concentrer sur la physiopathologie sous-jacente et non sur le volume du corps, la silhouette ou le poids. Pour les personnes souffrant d’obésité, le traitement n'est ni facultatif ni cosmétique. Un terme diagnostique tel que « maladie chronique basée sur l'adiposité » pourrait exprimer plus clairement la nature de la maladie et éviter la confusion et la stigmatisation qui surviennent inévitablement avec l’utilisation du terme « obésité », devenu synonyme de taille corporelle.
L’appel à de nouveaux traitements : alors que la lutte contre l’obésité est très probablement la priorité en Santé publique, il existe encore peu de médicaments pour contrôler l'appétit. De plus, l’idée généralement reçue est celle d’un besoin moins important de tels médicaments, comparé au besoin de traitements pour d’autres comorbidités chroniques, comme le diabète par exemple. Les auteurs appellent donc à réhabilité ce besoin de traitement pour les patients en surpoids ou souffrant d’obésité.
L’appel à de nouvelles directives : alors que le semaglutide est approuvé comme traitement de l'obésité, tout comme il l'est pour le diabète, il subsiste
une idée profondément stigmatisante
selon laquelle les personnes obèses recherchent, avec le médicament, une issue « facile » et que finalement
ces médicaments offrent une alternative dénuée d’effort à une alimentation et à un mode de vie sains.
Cependant, dans la réalité et en cas d'obésité, ces médicaments n’excluent pas, au contraire, l’adoption d’un mode de vie sain, ils le facilitent même.
« Nous devons clarifier ce que nous entendons par obésité. Beaucoup de personnes que nous voyons sur TikTok ou Instagram rapportant leurs expériences avec le traitement par semaglutide n'ont pas la « maladie de l'obésité ». Traiter et prévenir l'obésité signifie se concentrer sur des environnements alimentaires sains et un traitement approprié ».
« Il s'agit d'aider les gens à bien vivre, et non de rendre tout le monde maigre ».
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