GLYCÉMIE : Et si c’était aussi dans la tête ?
Certains neurones cérébraux sont en effet responsables du contrôle quotidien de la glycémie, rappelle cette équipe de neuroscientifiques de la Michigan Medicine qui nous explique comment, non seulement le cerveau contrôle la libération de glucose dans de nombreuses situations stressantes, notamment le jeûne et l'hypoglycémie mais également dans notre fonctionnement au quotidien. La recherche, publiée dans la revue Molecular Metabolism, désigne une population spécifique de neurones de l'hypothalamus qui aide le cerveau à maintenir la glycémie.
Ces dernières années, plusieurs recherches ont démontré qu'un dysfonctionnement du système nerveux peut entraîner des fluctuations de la glycémie, en particulier chez les patients souffrant de diabète. Ces dysfonctionnements ont été localisés au niveau de certains neurones situés dans le noyau ventromédian de l'hypothalamus, une région du cerveau qui contrôle la faim, la peur, la régulation de la température et l'activité sexuelle.
L’auteur principal, le Dr Alison Affinati, professeur de médecine interne à la Michigan confirme : « la plupart des études publiées sur le sujet ont montré que cette région est impliquée dans l'augmentation de la glycémie en cas de stress. Cependant, nous avons voulu comprendre si cette zone cérébrale joue également un rôle important dans le contrôle de la glycémie au quotidien, car c'est ainsi que le diabète se développe ».
Des neurones spécifiques (« VMHCckbr »), qui contiennent une protéine spécifique,
(« récepteur de la cholécystokinine b »).
L'étude : des tests menés sur des souris chez qui ces neurones ont été inactivés, confirment que :
-
ces neurones jouent un rôle clé dans le maintien de la glycémie au cours des activités normales du quotidien,
comme au début d’une période de jeûne ou entre le dernier repas de la journée et le réveil ;
- dans les 4 heures qui suivent le coucher, ces neurones veillent sur les niveaux de glucose de manière à éviter l'hypoglycémie pendant la nuit ;
- pour remplir cette mission, ces neurones ordonnent à l'organisme de brûler les graisses par un processus appelé lipolyse ;
- ces graisses décomposées produisent du glycérol, utilisé pour fabriquer du sucre ;
- lorsque chez ces souris, ces neurones sont réactivés, leur taux de glycérol augmente.
Ces résultats contribuent à expliquer ce qui se passe chez les patients prédiabétiques, qui présentent une augmentation de la lipolyse pendant la nuit : chez ces patients, les neurones VMHCckbr semblent hyperactifs, ce qui contribue à une glycémie élevée. Cependant, précisent les chercheurs, ces cellules nerveuses ne contrôlent que la lipolyse, ce qui laisse penser que d'autres cellules pourraient participer au contrôle de la glycémie par des mécanismes différents.
Ainsi, le contrôle de la glycémie n'est pas un simple interrupteur :
Différents groupes de neurones travaillent ensemble, avec des mécanismes spécifiques en cas d'urgence.
Et le cerveau et le système nerveux influencent conjointement le contrôle de la glycémie.
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