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GRIPPE : Et si l’infection grippale avait un goût ?

Actualité publiée il y a 6 heures 11 min 54 sec
ACS
Ce dispositif pourrait notamment accroître les dépistages à domicile et contribuer ainsi à prévenir la transmission présymptomatique de la maladie (Visuel Adobe Stock 93270924)

La langue pourrait nous apporter, sans autre test, un premier diagnostic de la grippe par la langue, avec ce nouveau dispositif, un « simple » chewing-gum de dépistage basé sur le goût. Ce dispositif documenté dans la revue ACS Central Science (ACS), pourrait notamment accroître les dépistages à domicile et contribuer ainsi à prévenir la transmission présymptomatique de la maladie.

 

Ce développement tombe à pic, au moment où approche la saison de la grippe ainsi que le début des campagnes de vaccination (le 14 octobre 2025 pour la France). Grâce à un nouveau type capteur moléculaire conçu pour libérer un arôme lorsqu'il entre en contact avec le virus de la grippe, des chewing-gums ou des pastilles pourront prochainement faire office de tests de détection et remplacer avantageusement les écouvillons.

 

Alors que les personnes infectées par le virus de la grippe sont contagieuses avant même l'apparition des premiers symptômes, ce type de test pourrait réduire considérablement ces contaminations. De plus, relève l’auteur principal, Lorenz Meinel, chercheur à l’Helmholtz Institute (Würzburg, Allemagne), les diagnostics actuels, comme les tests PCR par écouvillonnage nasal, sont précis, mais ils sont lents et coûteux. Les tests de flux latéral à domicile, similaires à ceux utilisés pour le dépistage du COVID-19, sont pratiques et peu coûteux, mais ne permettent pas de détecter les infections présymptomatiques.

Un détecteur accessible à tous, partout et à tout moment : la langue

L’étude aboutit au développement d’un capteur moléculaire qui libère une saveur détectable par la langue humaine : le thymol (présent dans le thym). Ce capteur est basé sur un substrat de la glycoprotéine du virus de la grippe, la neuraminidase (le « N » de H1N1). Les virus de la grippe utilisent la neuraminidase pour rompre certaines liaisons sur la cellule hôte et l'infecter. Les chercheurs ont donc synthétisé un substrat de neuraminidase et y ont attaché une molécule de thymol. Le thymol produit une forte saveur herbacée sur la langue :

 

  • lorsque le capteur synthétisé est placé dans la bouche d'une personne grippée, les virus libèrent les molécules de thymol, dont la saveur est détectée par la langue.

 

Premières preuves de concept :

  • testé en laboratoire sur des échantillons de salive humaine de personnes atteintes de la grippe, le capteur libère du thymol libre en 30 minutes ;
  • testé sur des cellules humaines et murines, il ne modifie aucunement le fonctionnement des cellules.

 

Des essais cliniques (Chez l’Homme) devraient être lancés dans les 2 ans, précisent les auteurs, afin de valider le bon fonctionnement du capteur chez les personnes atteintes de grippe pré- et post-symptomatique.

 

Intégré aux chewing-gums ou aux pastilles, ce capteur pourrait constituer un outil de dépistage rapide et de première intention pour le plus grand nombre dont les personnes encore asymptomatiques.


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