GROSSESSE et INSOMNIE : La thérapie digitale pour prévenir la dépression post-partum
Cette équipe de l’Université de Californie - San Francisco (UCSF) s’est attaquée à l’insomnie prénatale et à l’un de ses principaux effets la dépression post-natale ou post partum, une condition qui touche environ 15 % des femmes dans les 6 mois qui suivent la naissance de l’enfant. L’équipe propose une application digitale qui réduit l'insomnie, la dépression et l'anxiété. Présentée dans la revue Sleep, cette application fait ses preuves chez des femmes exemptes de dépression, mais souffrant d’insomnie durant leur grossesse, avec des bénéfices durables sur plusieurs mois post-partum.
Cette étude vient confirmer les conclusions d’une précédente étude, publiée en janvier 2020 dans le JAMA Psychiatry qui suggérait déjà la capacité de la thérapie à réduire ces symptômes. Les avantages de la « dCBT » pour digital cognitive behavioral therapy, perdurent jusqu'à 6 mois, « non seulement pour l'insomnie, mais pour la santé mentale en général », précise l’auteur principal, le Dr Jennifer Felder, professeur de psychiatrie à l'UCSF.
L'insomnie pendant la grossesse est courante, mais reste peu étudiée
Redonner le sommeil aux femmes enceintes : 38 % des femmes souffrent d'insomnie pendant la grossesse, qui à son tour est associée à un risque accru de 30 % d'accouchement prématuré. Peu de recherches ont été menées sur le sujet et il existe donc peu ou pas d’interventions spécifiques pour rétablir la qualité de sommeil chez les femmes enceintes.
Prévenir la dépression post-partum : jusqu’à 15 % des femmes vont connaître un épisode dépressif dans les semaines qui suivent l’accouchement, et, jusque-là la plupart des recherches se sont concentrées sur des femmes ayant des antécédents de dépression ou des symptômes de dépression subclinique. Aucune recherche n’a encore regardé si le traitement de l'insomnie contribue à prévenir la dépression post-partum.
Traiter l’insomnie pour éviter la dépression : « J'ai entendu des patientes raconter que leur santé mentale post-partum a commencé à décliner avec l’apparition de l’insomnie, ce qui suggérait l’existence d’un lien entre ces 2 conditions ». Un lien déjà documenté hors grossesse auquel on peut ajouter l’extrême vulnérabilité de la femme post-partum.
L'étude est menée auprès de 208 participantes, dont 105 ont suivi la dCBT, via une application appelée Sleepio utilisée à raison de 6 séances de 20 minutes. L’expérience montre que :
- 3 mois après l'accouchement, 4 % des femmes ayant utilisé l’application ont été diagnostiquées comme « probablement déprimées », vs 18 % des femmes ne l’ayant pas utilisée et ayant reçu des soins standards ( médicaments, conseils sur l'hygiène du sommeil).
Sleepio, mode d'emploi : ainsi, au-delà d’être individualisée et facile à suivre, la dCBT apporte ici ses premières preuves d’efficacité : Les patientes peuvent définir leurs propres objectifs et leurs recommandations de traitement sont adaptées en fonction des caractéristiques de leur sommeil durant la semaine précédente. A l’aide de tactiques que les participantes doivent mettre en pratique, comme tenir un journal de sommeil, stabiliser leur temps de réveil, passer moins de temps au lit à se retourner et privilégier la relaxation avant le coucher, l’intervention, évolutive au fil du temps, permet progressivement de rétablir une bonne qualité de sommeil.
Un essai à grande échelle doit encore valider la sécurité et l’efficacité de la dCBT contre insomnie et pour la prévention de la dépression post-partum. Mais cette application, à l’usage mobile et individualisé constitue déjà un bel exemple d’outil de prévention, innovant et responsable.
L'application Sleepio est aujourd’hui accessible avec un abonnement annuel.
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