HORAIRES SCOLAIRES : Plus tardifs ? Les parents n’y sont pas réceptifs
Quel parent n’a pas vu son enfant encore endormi partir de nuit sur le chemin de l’école ? Et pourtant, en dépit des avantages démontrés, plus de 50% des parents ne sont pas favorables à des horaires de rentrée un peu plus tardifs, révèle cette étude de l’Université du Michigan. En cause des difficultés logistiques certes, mais qui ne devraient pas faire oublier qu’à défaut de pouvoir modifier « la biologie des élèves », c’est l’école qui doit s’adapter.
Les principales associations ou sociétés savantes en pédiatrie ou sur le sommeil en conviennent : les enfants et les adolescents ne devraient pas commencer l'école aussi tôt. Pourtant, la recherche révèle que les parents restent très divisés sur l’idée de permettre à leurs enfants -ici âgés de 13 à 17 ans- de dormir un peu plus les jours d'école. Pourtant, les études montrent que les adolescents ont souvent une horloge interne quotidienne qui dure un peu plus de 24 heures, ce qui rend plus difficile un coucher le soir tôt et un lever suffisamment tôt pour un début de journée scolaire avant 8h30. « De nombreux adolescents seraient « mieux » s'ils pouvaient se coucher tard et dormir plus tard le matin », affirme ainsi l'auteur principal, le Dr Ronald Chervin, neurologue à l’UM Sleep Disorders Centre. « Ces adolescents sont en manque de sommeil chronique ».
Ce sondage représentatif à l’échelle américaine mené sur 554 parents dont les enfants commencent l’école avant 8h30 montre en effet des opinions partagées sur la quantité de sommeil dont leurs enfants ont besoin et sur les heures de début d’école. En particulier, l’analyse des données montre que :
-les parents sous-estiment le besoin de sommeil de leurs enfants,
-seule la moitié d'entre eux est d'accord avec les recommandations existantes soit, 8 à 10 heures de sommeil par nuit,
-seule la moitié d'entre eux (49%) est favorable au report un peu plus tard dans la journée des heures de rentrée.
-Les principaux arguments contre sont bien sûr des problèmes de logistique, dont de transport, de compatibilité avec les activités parascolaires et les repas.
Un rappel des effets de privation chronique de sommeil : cela va de la fatigue en classe, à la diminution de la capacité, au risque accru de troubles de l'humeur dont la dépression, à l'obésité et jusqu’aux comportements à risque.
Un rappel des bénéfices d’horaires de rentrée plus tardifs : dans les établissements qui ont aménagé ainsi les horaires, les élèves se montrent plus alertes pendant la journée dans leur apprentissage et font montre de plus de performance athlétique au cours des activités sportives.
« C'est gagnant-gagnant pour tous », concluent les auteurs, « il n’est pas possible de modifier la biologie des adolescents alors nous devons adapter l'école ».
Autres actualités sur le même thème
HORLOGE BIOLOGIQUE : Les gènes rechignent aussi à passer au travail de nuit
Actualité publiée il y a 6 années 5 moisFIV : Les enfants conçus par don de sperme vont très bien !
Actualité publiée il y a 7 années 3 moisSYSTÈME GLYMPHATIQUE : Comment le sommeil profond sort la poubelle
Actualité publiée il y a 3 années 9 moisCOVID-19 : De l’insomnie au stress, le somnifère n’est jamais loin
Actualité publiée il y a 3 années 10 mois