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HYPERTENSION et β-bloquants chez les Femmes : Un risque d'insuffisance cardiaque ?

Actualité publiée il y a 3 années 9 mois 1 semaine
Hypertension
Hypothèse d’un risque accru d’insuffisance cardiaque chez les femmes en cas d’HTA et de traitement par bêta-bloquants (Visuel Adobe Stock 241692055)

Alors que les différences basées sur le sexe dans l'efficacité des bêtabloquants pour la prévention de l'insuffisance cardiaque pendant l'ischémie myocardique aiguë n'ont jamais été évaluées, cette étude de l'Université de Bologne a regardé si les femmes prenant des bêtabloquants pour l'hypertension (HTA) peuvent présenter un risque plus élevé d'insuffisance cardiaque. Ces travaux, présentés dans Hypertension, la revue de l’American Heart Association (AHA), confirment ainsi, dans cette sitruation clinique, le risque plus élevé d'insuffisance cardiaque.

 

Les bêta-bloquants sont des médicaments qui réduisent l'hypertension artérielle et sont prescrits aux adultes souffrant d'hypertension, une des principales causes de MCV. L’équipe italienne étudie ici les effets des bêta-bloquants sur les hommes et les femmes souffrant d'hypertension et sans antécédents de MCV après avoir présenté des syndromes coronariens aigus. L’équipe montre que les femmes qui prennent des bêta-bloquants pour l'hypertension sans antécédents de maladie cardiovasculaire (MCV) présentent en effet un risque d'insuffisance cardiaque de 5% plus élevé que les hommes en cas de syndrome coronarien aigu préexistant.

Pour une « mixité » des participants aussi lors des recherches !

« Les précédentes recherches portant sur les effets des bêta-bloquants incluaient une majorité de participants hommes, pourtant le genre peut jouer un rôle dans les résultats des patients », relève l’auteur principal, le Dr Raffaele Bugiardini, Pr de cardiologie à l'Université de Bologne : « Les femmes sont historiquement sous-représentées dans la plupart des études cliniques sur l'hypertension ». Son équipe a analysé les données de l'International Survey of Acute Coronary Syndromes (ISACS) et d’autres registres portant sur l’HTA. Finalement, l’analyse a porté sur les données de 13.764 adultes de 12 pays européens souffrant d'hypertension et exempts d’antécédent de maladie cardiovasculaire. Les patients ont été classés par genre, puis séparés en deux groupes: ceux qui prenaient des bêta-bloquants et ceux qui n'en prenaient pas. L’analyse constate que :

parmi les participants prenant des bêta-bloquants:

  • les femmes présentent un taux d'insuffisance cardiaque de 4,6% plus élevé que les hommes lorsqu'elles se présentent à l'hôpital avec un syndrome coronarien aigu ;
  • les femmes victimes d’un infarctus du myocarde avec élévation du segment ST (STEMI) s’avèrent 6,1% plus susceptibles de développer une insuffisance cardiaque que les hommes atteints de STEMI, (une forme grave de crise cardiaque dans laquelle une artère coronaire est complètement bloquée et une grande partie du muscle cardiaque est incapable recevoir du sang) ;
  • les hommes et les femmes qui ne prennent pas de bêtabloquants ont approximativement le même taux d'insuffisance cardiaque ;
  • la mortalité des hommes et des femmes souffrant d'insuffisance cardiaque est environ 7 fois supérieure à celle de patients atteints d'infarctus aigu du myocarde et sans complications d'insuffisance cardiaque ;

 

Il s’agit donc de revoir les recommandations d’utilisation des bêta-bloquants chez les femmes souffrant d'hypertension et de mettre l’accent sur des interventions de mode de vie, dont l'alimentation et à l'exercice. Les chercheurs émettent l’hypothèse selon laquelle le risque accru d'insuffisance cardiaque pour les femmes pourrait être lié à une interaction entre l'hormonothérapie substitutive et les bêta-bloquants-mais ces données n’ont pas été prises en compte dans l’étude.

 

Bref, si cette étude, d'observation, nécessite confirmation, elle soulève l’hypothèse d’un risque accru d’insuffisance cardiaque chez les femmes en cas d’HTA et de traitement par bêta-bloquants.

 

Au-delà, l’étude sensibilise à la santé cardiaque des femmes et appelle à combler les disparités entre les sexes dans la recherche et les essais cliniques.

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