La MALADIE HÉPATIQUE chez un parent, double le risque pour l’enfant

Cette étude qualifiée de « révolutionnaire », menée à l'Université d'Indiana et à l'Institut Regenstrief (Indianapolis), révèle que les personnes dont un parent est décédé d'une maladie hépatique encourent un risque plus de 2 fois plus élevé de développer une hépatite liée à l'alcool, l'une des formes les plus mortelles de maladie hépatique. Ces nouvelles données, publiées dans la revue Hepatology Communications, suggèrent, en cas de trouble hépatique, de s’informer des décès de parents d'une maladie du foie. Un tel antécédent familial constitue en effet un signal d'alarme suggérant une prédisposition génétique ou familiale.
L'hépatite associée à l'alcool est une forme grave et souvent mortelle de maladie hépatique liée à l'alcool. Bien que la consommation excessive d'alcool soit un facteur de risque majeur, les mécanismes biologiques précis qui conduisent certains gros buveurs à développer une hépatite associée à l'alcool, tandis que d'autres n’en développent pas, ne sont pas bien compris.
L’étude évalue l'impact de la mortalité par maladie hépatique parentale sur le développement et l'évolution de l'hépatite liée à l'alcool chez leurs enfants adultes, via l’analyse des données de 2 vastes cohortes multicentriques, incluant des patients atteints d'hépatite associée à l'alcool et des gros buveurs sans maladie hépatique significative. L’analyse constate que :
- les troubles liés à la consommation d'alcool chez les parents sont fréquents dans les 2 groupes ;
- mais que le décès d'un parent dû à une maladie hépatique – et non simplement des antécédents de consommation d'alcool – est associé à un risque accru d'hépatite associée à l'alcool ;
- de plus, les patients diagnostiqués avec une hépatite associée à l'alcool, dont un parent est décédé d'une maladie du foie, sont plus susceptibles de décéder dans les 90 jours suivant le diagnostic.
Quelle implication clinique ? L'identification des personnes ayant des antécédents familiaux de mortalité par maladie hépatique pourrait permettre une intervention et un accompagnement plus précoces afin de réduire la consommation d'alcool et prévenir l'apparition d'une hépatite associée à l'alcool.
« L'hépatite associée à l'alcool est une maladie potentiellement mortelle avec une mortalité élevée à court terme. À ce jour, il n'existe aucun traitement efficace approuvé », note l’auteur principal, professeur et chercheur au Regenstrief : « Les corticostéroïdes pourraient contribuer à réduire l'inflammation hépatique, mais ces médicaments augmentent également le risque d'infection. De plus, de nombreux patients ne sont pas éligibles aux stéroïdes. Les options thérapeutiques sont donc limitées ».
Le meilleur moyen de réduire la mortalité et la morbidité liées à l'hépatite associée à l'alcool reste donc de la prévenir. Il est donc particulièrement important d'identifier les personnes à risque élevé.
La recherche souligne également l'urgence d'approfondir les recherches sur les facteurs génétiques et épigénétiques susceptibles d'expliquer ce risque familial, au-delà des influences environnementales ou des habitudes de consommation d'alcool partagées.
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