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La PERTE d’EMPLOI associée à la perte de la grossesse

Actualité publiée il y a 1 année 1 mois 1 semaine
Human Reproduction
L'étude identifie un lien entre la perte d’emploi du père ou de la mère et un risque accru de fausse couche et de mortinatalité (Visuel Adobe Stock 611603310)

On sait que la perte d'emploi est un facteur majeur de stress, cette équipe de l'Université d'Essex (UK) met en lumière un lien entre la perte d’emploi du père ou de la mère et un risque accru de fausse couche et de mortinatalité. L’étude, publiée dans la revue Human Reproduction, révèle ainsi, avec la perte d’emploi d’un des parents, un doublement du risque de perte de la grossesse.   

 

L’auteur principal, le Dr Selin Köksal de l'Institut de recherche sociale et économique de l'Université d'Essex, indique que « des recherches supplémentaires seraient nécessaires pour comprendre s’il existe une relation de cause à effet entre la perte d’emploi et ce risque accru de fausse couche ».  L’auteur ajoute que l’analyse des facteurs socio-économiques pouvant favoriser les fausses couches sera nécessaire, il s’agira de vérifier notamment si certains groupes socio-économiques sont particulièrement à risque, comme les salariés ayant des emplois précaires par exemple.

Quelle relation entre la perte d'emploi et la perte de grossesse ?

Les chercheurs doivent encore déterminer si c’est l’expérience de cet événement inattendu de la perte d’emploi ou plus largement des difficultés économiques qui favorisent le risque de perte de la grossesse, soit par fausse-couche, soit par mortinatalité.

 

L'étude a analysé les données de l'enquête « Understanding Society » de 40.000 ménages britanniques suivis entre 2009 et 2022, ayant donné lieu à 8.142 grossesses pour lesquelles il existait des informations complètes sur la date de conception et l'issue de la grossesse. Parmi les participantes ayant vécu des grossesses,

 

  • 947 soit 11,6 % ont fait une fausse couche – un chiffre très probablement sous-estimé, commentent les auteurs, alors que certaines fausses couches passent inaperçues ;
  • 38 mortinaissances, représentant 0,5 % des conceptions, ont été recensées ce qui est conforme au taux de mortinatalité en population générale ;
  • sur 136 femmes participantes touchées par la perte de leur emploi ou par celle de leur partenaire, 32 soit 23,5 % ont fait une fausse couche et 1, soit 0,7 % ont connu une mortinaissance ;
  • sur les 8.006 femmes n’ayant pas été affectées par une perte d’emploi que ce soit la leur ou celle de leur partenaire, 915 soit 10,4 % ont fait une fausse couche et 37 soit 0,5 % ont connu une mortinaissance.

 

Ainsi, il existe bien

une association significative entre la perte d’emploi et la perte de la grossesse.

Les raisons de cette association peuvent être liées au stress, à un accès réduit aux soins prénatals ou à des changements néfastes du mode de vie.

 

Mais de nombreux facteurs peuvent être en cause : de précédentes recherches avaient déjà suggéré que la perte d’emploi réduit la probabilité d’avoir des enfants. L’explication est certainement dans la tendance à reporter, en cas e perte d’emploi, et de revenus, un projet de conception. Cependant, d’autres facteurs pourraient entrer en jeu. En particulier, le stress qui entraîne une réponse physiologique, notamment la libération d’hormones connues pour augmenter le risque de fausse couche ou d’accouchement prématuré. La réduction des revenus consécutive à une perte d'emploi pourrait restreindre l'accès et l'observance des soins prénatals, de sorte que les grossesses à risque seraient découvertes tardivement ou ne seraient pas détectées. De plus, la détresse émotionnelle liée à la perte d’emploi pourrait inciter à des comportements plus malsains, comme la consommation d’alcool, le tabagisme ou une mauvaise alimentation.

 

Cependant, que ce soit directement ou indirectement la perte d’emploi apparaît avec cette étude, au nombre des facteurs pouvant accroître la perte de la grossesse. C’est donc une nouvelle cible pour de nouvelles interventions : une surveillance rigoureuse des droits des femmes enceintes au travail, la protection des femmes sur le lieu de travail pendant la grossesse, ou encore un soutien psychologique pendant la grossesse par le biais des équipes de santé au travail semblent des mesures opportunes.

 

« Les décideurs politiques, par exemple, pourraient envisager d’étendre la protection de l’emploi aux hommes dont la partenaire est enceinte, car nos résultats montrent que la stabilité de l’emploi du partenaire est tout aussi importante que la stabilité de l’emploi de la femme pendant la grossesse".


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