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L’ASPIRINE ne devrait pas être recommandée chez les plus de 70 ans en bonne santé

Actualité publiée il y a 5 années 1 mois 1 semaine
ESC Congress
l'aspirine à faible dose ne prolonge pas la survie des personnes en bonne santé de plus de 70 ans et même en cas de risque plus élevé de maladie cardiovasculaire.

L’aspirine ne devrait pas être recommandée chez les plus de 70 ans en bonne santé : c’est la conclusion importante de cette analyse des données de l’essai clinique ASPREE, présentée lors de la dernière Session scientifique de l’European Society of Cardiology : l'aspirine à faible dose ne prolonge pas la survie des personnes en bonne santé de plus de 70 ans, et même en cas de risque plus élevé de maladie cardiovasculaire.

 

Alors qu’un nombre croissant de personnes atteignent l'âge de 70 ans sans maladie cardiovasculaire déclarée, cette analyse suggère nécessaire d’identifier plus précisément les patients qui peuvent bénéficier d'une faible dose quotidienne d'aspirine. Les lignes directrices européennes sur la prévention des maladies cardiovasculaires ne recommandent pas d'aspirine aux personnes exemptes de maladies cardiovasculaires en raison du risque accru d'hémorragie. Cette recommandation a également été élargie aux patients à risque cardiovasculaire modéré et aux patients diabétiques. Cette étude suggère de l’élargir également aux personnes âgées de plus de 70 ans. Chez ces sous-groupes en effet, le risque accru de saignement apparaît plus important que les réductions modestes du risque de maladie cardiovasculaire (MCV).

100 mg d’aspirine par jour se révèlent sans efficacité sur la survie sans incapacité, le risque de démence, d'incapacité physique persistante ou de décès chez les personnes plus âgées en bonne santé.

Cette analyse a évalué le risque de maladie cardiovasculaire sur 10 ans chez 19.114 participants en utilisant le score de Framingham jusqu’à l’âge de 75 ans et le modèle de risque de la cohorte atherosclerotic cardiovascular disease (ASCVD jusqu'à 79 ans. Les participants ont également été classés selon la présence de 0 à 1, de 2 à 3, ou 3 facteurs ou plus de risque de MCV. Les taux globaux de survie sans invalidité, de mortalité, d'hémorragie majeure et de MCV ont été examinés pour chaque groupe de risque et les résultats ont été comparés à ceux des participants prenant de l'aspirine. L’analyse constate que :

  • pour les participants à risque de MCV compris dans le tiers le plus faible (selon les scores de Framingham et de l’étude ASCVD) : l’absence d’avantage de l’aspirine en termes de survie sans invalidité ou plus largement de risque de MCV. En revanche, ces participants présentent le risque le plus élevé de saignement avec la prise d’aspirine.
  • pour les patients présentant un risque de MCV compris dans le tiers le plus élevé : une incidence réduite des événements cardio-vasculaires avec l’aspirine avec un risque de saignements similaire à celui constaté au sein du premier groupe. La réduction du risque de MCV est d’environ 27% avec l’aspirine vs placebo selon le score de Framingham et de 25% avec le modèle de l’ASCVD. Cependant, cette réduction des MCV ne se traduit pas par une amélioration significative (11 à 14%) de la survie sans incapacité.

 

 

Rapport bénéfice/risque et niveaux de risque cardiovasculaire : le rapport bénéfice / risque de l'aspirine chez les hommes et les femmes âgés en bonne santé varie selon les niveaux de risque cardiovasculaire. Cela suggère également que la réduction du nombre d'événements de MCV dans les groupes à risque élevé en utilisant les méthodes actuelles de stratification ne permet pas d’identifier les sujets chez qui cet avantage se traduit par une survie sans incapacité prolongée.

 

Il s’agira donc d’identifier de nouveaux moyens ou marqueurs pour identifier les groupes exposés à un risque de MCV accru qui pourraient le mieux bénéficier de la prise d’aspirine et en retirer un avantage de survie. Mais cette étude apporte déjà une conclusion importante : l'aspirine quotidienne à faible dose ne devrait pas être recommandée chez les personnes en bonne santé âgées de plus de 70 ans, même chez celles présentant un risque de MCV.

 

Des analyses et des méthodes plus fines sont nécessaires pour préciser les sous-groupes qui pourraient bénéficier d’un tel traitement préventif.


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