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Le STRESS psychosocial, un facteur de risque cardiaque même en cas de tension normale

Actualité publiée il y a 2 années 6 mois 2 semaines
Hypertension
En pratique, des adultes n’ayant aucun problème de tension artérielle mais présentant des niveaux élevés d'hormones de stress ont un risque accru de développer une hypertension artérielle (HTA) et de connaître des événements cardiovasculaires (Visuel Adobe Stock 182944521)

Cette étude de l'Université de Kyoto pointe la responsabilité des hormones du stress, facteurs de risque cardiaque, même chez des personnes présentant une tension artérielle normale. En pratique, des adultes n’ayant aucun problème de tension artérielle mais présentant des niveaux élevés d'hormones de stress ont un risque accru de développer une hypertension artérielle (HTA) et de connaître des événements cardiovasculaires, comme la crise cardiaque. Ces données publiées dans Hypertension, une revue de l’American Heart Association viennent alourdir le fardeau sanitaire associé à l'exposition aux stress du quotidien.  

 

Car l'exposition au stress du quotidien comme au stress traumatique augmente bien le risque de maladie cardiovasculaire, confirme cette étude, dans la lignée d'un nombre croissant de recherches, pointant  la connexion corps-esprit et suggérant l’impact du stress sur la santé et notamment le risque d'événements cardiovasculaires. Cette étude suggère même l'impact du stress quotidien, et cumulatif, sur le pronostic cardiovasculaire plus tard dans la vie.

Quelle responsabilité des hormones de stress noradrénaline, épinéphrine, dopamine et cortisol

Ces hormones peuvent augmenter avec le stress causé par les événements de la vie, le travail, les relations, les problèmes financiers ou relationnels. L’auteur principal de l'étude, le Dr Kosuke Inoue, professeur d'épidémiologie sociale à l'Université de Kyoto et son équipe ont voulu évaluer l’impact du stress et des niveaux des différentes hormones de stress sur la santé cardiovasculaires de personnes exemptes d’hypertension.

 

« Il est important d'examiner l'impact du stress en population générale, car cet examen permet de savoir si la mesure en routine de ces hormones de stress pourrait permettre de prévenir l'hypertension et les événements cardiovasculaires ».

 

Les différentes hormones de stress : la norépinéphrine, l'épinéphrine et la dopamine sont des molécules connues sous le nom de catécholamines qui maintiennent la stabilité du système nerveux autonome, le système qui régule les fonctions corporelles involontaires telles que la fréquence cardiaque, la pression artérielle et la respiration. Le cortisol est une hormone stéroïde libérée en cas d’exposition au stress et régulée par l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien, qui module la réponse au stress. Si toutes ces hormones sont produites dans la glande surrénale, elles ont des impacts différents sur le système cardiovasculaire, il est donc important d'étudier individuellement leur relation avec l'hypertension et les événements cardiovasculaires.

 

L'analyse des données de participants à l'étude MESA Stress 1 (une sous-analyse de l’étude Multi-Ethnic Study of Atherosclerosis), et notamment des niveaux de noradrénaline, d'épinéphrine, de dopamine et de cortisol via un test d'urine chez 412 adultes âgés de 48 à 87 ans, exempts d’HTA, révèle que :

 

  • sur une période médiane de suivi de 6,5 ans, chaque fois que les niveaux des 4 hormones de stress doublent, le risque de développer une hypertension augmente de 21 à 31 % ;
  • sur une période de suivi de 11 ans, chaque fois que les niveaux de cortisol doublent, le risque d'événements cardiovasculaires augmente de 90% ;
  • il n’existe pas d’association significative entre les événements cardiovasculaires et les niveaux de catécholamines.

 

L’étude des effets du stress psychosocial reste complexe car sa perception est personnelle et subjective, et son impact varie ainsi pour chaque individu. La mesure non invasive -ici par test urinaire- montre que

la mesure du cortisol peut permettre d’identifier les personnes à risque plus élevé d'hypertension

et éventuellement d’événements cardiovasculaires. En d’autres termes, des niveaux de cortisol élevés constituent un bon indicateur du risque futur d’événements cardiovasculaires.

 

Il reste à déterminer les groupes de population les plus éligibles à ce dépistage, concluent les chercheurs.

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