L’EXERCICE compense le manque de sommeil
Un mauvais sommeil, c’est des années de santé cardiovasculaire en moins, cependant il y a « moyen » de compenser cet impact très négatif : l'exercice peut ainsi réduire l’effet de réduction de la privation de sommeil sur la longévité, soutient cette étude menée à l'Université de Guangzhou (Chine) auprès de plus de 90.000 participants, publiée dans l’European Journal of Preventive Cardiology.
De multiples études ont plaidé pour de bonnes habitudes de sommeil, et pour une durée ni trop longue, ni trop courte. Cependant, certaines personnes sont soumises à des perturbations du rythme circadiens ou à la privation de sommeil, comme les personnes qui travaillent de nuit ou par quarts. Cette étude offre le moyen d’échapper aux effets délétères d’un sommeil insuffisant ou irrégulier : par l'augmentation des niveaux d'activité physique. « Une pratique plus soutenue de l’exercice permet, en effet, de réduire considérablement, le risque de mortalité prématurée », conclut l'auteur principal, le Dr Jihui Zhang de l'Université de Guangzhou (Chine).
Dormir trop peu ou trop longtemps est lié à une vie plus courte
Une activité physique suffisante et un sommeil sain sont 2 facteurs indépendants de longévité en bonne santé. Cependant, on ignore les effets de leur interaction, et en pratique, comment l'activité physique peut interagir avec la durée du sommeil en faveur de la santé. En particulier parce que les quelques études qui ont porté sur le sujet sont basées sur des données auto-déclarées peu fiables. Le principe ici est d’utiliser des données d’accéléromètre, le dispositif apportant des estimations objectives et plus fiables de l'activité et de la durée de sommeil.
L’étude examine ainsi les effets conjoints de l'activité physique et du sommeil sur le risque de mortalité chez précisément 92.221 adultes âgés de 40 à 73 ans, à 56 % des femmes, participant à la Biobank britannique. Tous ces participants ont porté l’accéléromètre pendant une semaine entre 2013 et 2015. La durée du sommeil par nuit a été classée comme courte (moins de 6 heures), normale (6 à 8 heures) ou longue (plus de 8 heures). Le volume total d'activité physique comme faible, intermédiaire, élevé et répondant ou non aux directives de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Les données concernant la mortalité ont été extraites des registres de décès. Enfin, les facteurs de confusion ont été pris en compte (l'âge, le sexe, l'origine ethnique, la privation, le niveau d'éducation, la saison de mesure du sommeil, l’IMC, l'alimentation, le tabagisme, la consommation d'alcool et le travail posté.
- Au cours d'un suivi médian de 7 ans, 3.080 participants sont décédés dont 1.074 de maladies cardiovasculaires et 1.871 de cancer ;
- chez les participants pratiquant un faible volume d’activité, les durées de sommeils trop courtes et trop longues sont associées à des risques accrus de 16 % et 37 % de décès toutes causes, respectivement ;
- chez les participants pratiquant une quantité intermédiaire d'exercice, seule une durée de sommeil trop courte entraîne un risque accru de décès prématuré, soit une augmentation de 41 % des décès toutes causes confondues ;
- chez les participants pratiquant beaucoup d'exercice, la durée du sommeil ne s’avère pas liée au risque de décès ;
- concernant les décès de causes cardiovasculaires, les petits dormeurs pratiquant un faible volume d'exercice encourent un risque accru de 69 %, mais
- ce risque disparaissait lorsque la pratique de l’exercice atteints des niveaux modérés ou élevés ;
- concernant les décès par cancer, les gros dormeurs faisant peu d'exercice ont un risque accru de 21% mais ce risque est gommé par des volumes d'exercice modérés ou élevés ;
- des résultats similaires sont logiquement retrouvés en cas d’activité physique modérée à vigoureuse.
- chez les participants ne respectant pas les recommandations de l'OMS, les durées de sommeils trop courtes et trop longues sont associées à des augmentations respectives de 31 % et 20 % de décès toutes causes ;
- encore une fois, ces risques sont gommés chez les participants suivant les directives de l’OMS de pratique de l’activité physique ;
- en ce qui concerne les décès cardiovasculaires, les petits dormeurs qui ne respectent pas les directives de pratique de l'exercice, le risque est accru de 52 % mais disparaît chez ceux qui respectent les recommandations,
- en ce qui concerne les décès par cancer, les gros dormeurs ne respectant pas les directives encourent un risque accru de 21% qui s’effacent chez ceux qui suivent les directives de l'OMS.
Pris ensemble, ces résultats concordent et suggèrent que
des efforts de promotion de la santé ciblant à la fois l'activité physique et la durée du sommeil
pourraient être plus efficaces pour prévenir ou retarder le décès prématuré chez les personnes d'âge moyen ou plus avancé.
Ainsi, dans un scénario idéal, nous devrions respecter de bonnes habitudes de sommeil et de pratique de l’exercice. Cependant, cette étude suggère que faire suffisamment d'exercice peut partiellement compenser l'impact néfaste du manque de sommeil.
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