LOMBALGIE: L'horloge biologique en cause dans la douleur chronique
Nos horloges circadiennes permettent de réguler les rythmes, sur un cycle de 24 heures, d'une manière spécifique à chaque tissu et organe. Cependant, on ignore si certains tissus en sont dotés et comment ces horloges impactent leur santé, leur fonction ou leur dégénérescence. Alors que les maux de dos concernent une grande partie de la population, avec une prévalence estimée entre 60 et 80 % au cours de l'année, cette équipe britannique s’est demandé si la physiologie de nos disques intervertébraux (DIV) suivait elle-aussi un rythme circadien. Et si oui, si un dérèglement de cette horloge interne était de nature à entraîner leur dégénérescence. Ces travaux, présentés dans les Annals of the Rheumatic Diseases, suggèrent en effet que les perturbations des rythmes circadiens au cours du vieillissement ou en raison d’un travail posté par exemple, sont un facteur possible de risque de lombalgie et autres maladies « discales ».
Les dommages aux disques intervertébraux (DIV) - les coussins de fluide et de cartilage qui séparent les os de la colonne vertébrale – sont documentés comme une cause majeure des maux de dos. Ces disques vont « s'écraser » durant la journée avec le poids de notre corps, puis se redévelopper à nouveau et se régénérer la nuit. Si le cycle de fonctionnement des DIV semble donc suivre le rythme circadien, on ignorait si les cellules discales suivent comme celles de nombreux autres tissus ou organes, leur propre horloge interne.
Ici, les scientifiques de l'Université de Manchester font la démonstration, par analyse génétique et « taguage » par fluorescence des gènes de l'horloge, sur de cellules de disques humaines et de disques prélevés sur des rats, que :
· les disques intervertébraux ont bien une horloge interne, calée sur 24 heures et qui décalée peut contribuer à la douleur ;
· ce rythme circadien dans le tissu des DIV, peut être impacté par le vieillissement, des décalages horaires ou une inflammation (niveaux de cytokines) ;
· la perturbation de ce rythme circadien peut être un facteur de risque de lombalgie et de lésion du segment mobile intervertébral ;
· pour preuve, des souris privées de ces horloges cellulaires présentent une dégénérescence beaucoup plus rapide de leurs disques intervertébraux ;
· Ainsi, les cellules présentes dans les disques intervertébraux (DIV) sont équipées de leurs propres horloges qui semblent d'ailleurs réglées sur la température.
Une bonne nuit de sommeil contre la douleur de la lombalgie ? C'est la question qui vient à l'esprit. Rétablir le rythme de l'horloge interne de nos disques intervertébraux, peut-il contribuer à éviter l'aggravation de la lombalgie ou à réduire la douleur associée ? Malheureusement, l'étude ne démontre pas que le sommeil peut réduire les maux de dos. Cela ne doit pas nous empêcher de rappeler l'importance d'un sommeil de qualité pour la santé. On rappellera enfin, l'association fréquente troubles du sommeil et fibromyalgie.
Bref, les chercheurs restent prudents mais soutiennent l'idée que les perturbations des rythmes circadiens au cours du vieillissement ou les décalages horaires sont des facteurs probables d'une sensibilité accrue à la lombalgie et aux douleurs chroniques associées.
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